Les 5 polémiques qui ont secoué le Maroc depuis la rentrée

Retour sur les cinq polémiques qui ont alimenté le débat depuis la rentrée de septembre.

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« Un dîner en famille » Le dessin de presse de Caran d’Ache fait référence à l’affaire Dreyfus. Il a été publié dans « Le Figaro » le 14 février 1898.

 

Crédit: DR
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Maroc-Suède : kit ou double 

Ça a commencé le 28 septembre… et ça n’est pas fini. Ce jour-là, Ikea présente son magasin à la presse, pour une ouverture au public le lendemain à Zenata. Mais le gouvernement en a décidé autrement. Le360.ma révèle en exclusivité qu’Abdellilah Benkirane a réuni les leaders des principaux partis politiques pour décider de l’attitude à adopter face à la Suède, dont le principal parti au gouvernement envisage une reconnaissance du Polisario. Résultat : l’ouverture du premier magasin de la marque suédoise au Maroc est reportée. Dans la soirée, la préfecture de Casablanca argue que l’interdiction d’ouvrir le magasin à la date prévue provient d’un défaut de certificat de conformité.

Simple problème administratif ou réaction marocaine anti-Suède ? Toujours est-il que cet épisode marque le début de tensions entre le Maroc et la Suède, par boycott interposé.

Le Maroc proteste énergiquement contre le boycott qui frappe ses produits provenant du Sahara, et dénonce une attitude économique hostile de la part de la Suède. Une délégation présidée par la secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU) Nabila Mounib part en Suède début octobre, suivie d’une deuxième présidée par l’ancien ministre des affaires étrangères Saâd Eddine El Othmani. A son retour, Mounib rassure sur les intentions de la Suède mais affirme que les efforts doivent se poursuivre pour plaider la cause du Maroc.

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Crédit Mounir Mhimdat, Hespress.
Crédit Mounir Mhimdat, Hespress.

Le Haj endeuillé, les manifestants low-kickés

La bousculade de Mina est l’une des plus meurtrières de l’histoire du Haj et a fait, selon le dernier bilan publié le 16 octobre, 36 victimes marocaines. Les pèlerins décédés sont issus de plus d’une trentaine de pays. À Rabat, une dizaine de manifestants se rassemblent devant le Parlement pour dénoncer « le manque d’organisation des autorités saoudiennes [qui sont] responsables du massacre de Mina », selon eux. Les manifestants sont violemment dispersés par des policiers qui leur assènent claques et coups de pieds devant les caméras. Les images font le tour d’Internet et font l’objet d’une enquête officielle. Le ministre de la Justice Mustapha Ramid adresse une circulaire dans laquelle il rappelle les modalités de gestion des manifestations.

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Fizazi & Abidar.

Fizazi, Loubna Abidar et les Burkinabées

Fin août, le cheikh Mohamed Fizazi écrivait sur sa page Facebook, que l’actrice principale du Much loved, Loubna Abidar l’avait appelé pour se repentir de « la faute grave qu’elle a commise ». Fizazi invitait ses followers à pardonner à l’actrice ses scènes jugées suggestives et le langage employé par son personnage dans le film de Nabil Ayouch.

Quelques jours plus tard, dans une interview accordée au magazine français Gala, Loubna Abidar nie les propos du cheikh : « J’ai appelé ce monsieur pour savoir les raisons de tels propos, il m’a simplement répondu qu’il avait juste fait et dit cela pour me protéger de ceux qui cherchent à me nuire ». Fizazi persiste et assure à Telquel.ma détenir un « message dans lequel elle promet de ne plus faire de films de ce genre ». Il prouvera ses dire en publiant sur les réseaux sociaux l’échange Whatsapp en question. Loubna Abidar botte en touche, et affirme que son téléphone a été volé et en veut pour preuve le fait de l’avoir annoncé sur facebook bien avant la polémique avec le Cheikh. Qui dit vrai ?  Le torchon continue en tout cas de brûler entre les deux personnalités, jusqu’à un sortie de Mohamed Fizazi. Au micro de Chada FM, le 22 septembre, le cheikh déclare : « Je ne me marierai jamais avec Loubna Abidar même si j’étais six pieds sous terre où s’il n’y avait plus que les femmes du Burkina Faso ou du Zimbabwe… ».

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Crédit: Brasserie du Maroc
Crédit: Brasserie du Maroc

 

Festival de la bière avorté

Le 2 octobre, le groupe  Brasseries du Maroc a annoncé par la voie d’une publicité dans presse, un « Festival de la bière au Maroc » du 8 octobre au 8 novembre. Une étonnante première ! Dès le 4 octobre, le Mouvement unicité et réforme (MUR) réagit en qualifiant l’événement de « festival de la mère de tous les vices ». Le MUR appelle aussi les « oulémas, prédicateurs, hommes des médias, membres de la société civile » à faire en sorte « que l’événement ne se déroule pas ». Le lendemain, la Wilaya du Grand Casablanca interdit l’événement et ordonne l’arrêt immédiat de la campagne publicitaire. Marche arrière pour Brasserie du Maroc, le Festival de la bière n’aura pas lieu.

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Mâati Monjib a perdu conscience la soirée du 13 octobre. Crédit DR
Mâati Monjib a perdu conscience la soirée du 13 octobre. Crédit DR

Les grèves de la faim se suivent

Fin août, alors qu’il est détenu depuis plus de sept ans pour terrorisme, le belgo-marocain Ali Aarrass entame une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements qu’il affirme subir. C’est la sixième depuis le début de son incarcération. Le 15 octobre, Ali Aarrass en est au 52e jour de grève.

Entre temps, Hicham Mansouri, emprisonné à Salé également, a adopté le même moyen de protestation. Le militant associatif condamné pour adultère entame une grève de la faim de 48 heures pour obtenir des soins médicaux.

Troisième grève de la faim depuis la rentrée, celle de Mâati Monjib. Alors qu’il est diabétique et cardiaque, l’historien se prive de nourriture depuis le 7 octobre, date à laquelle les autorités ont renouvelé son interdiction de quitter le territoire. Le 13 octobre, au 8e jour de sa grève de la faim, Monjib perd connaissance et est transporté à l’hôpital Avicenne de Rabat. Son comité de soutien rencontre le ministre de la Justice Mustapha Ramid. Ce dernier a promis de faire les démarches pour dénouer la situation.

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