Diabétique et cardiaque, Monjib entame son 8e jour de grève de la faim

Que se passe-t-il entre les autorités et Mâati Monjib? L’historien fait l’objet depuis plusieurs mois d’interdictions répétées de quitter le territoire, et d’interrogatoires de la police.

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Maati Monjib. Crédit: DR

Mardi 13 octobre, Mâati Monjib entre dans son 8e jour de grève de la faim. L’historien observe cette grève  depuis la dernière interdiction de quitter le territoire dont il a fait l’objet le 7 octobre.  Lundi 12 octobre, un « comité national de soutien à Mâati Monjib » a été constitué à Rabat coprésidé par le militant associatif Sion Assidon, l’homme d’affaire Karim Tazi et le journaliste Soulaiman Raissouni, afin de plaider la cause de l’historien.

Et à entendre le comité, la situation est urgente «Monjib est diabétique et cardiaque, une grève de la faim dans ces conditions peut s’avérer fatale», nous confie Sion Assidon, du comité de soutien. Selon lui, le comité a mis en place un plan de travail afin de rencontrer le ministre de la Justice et les instances officielles qui gèrent la question des droits de l’Homme comme le CNDH.

De plus, les avocats de Mâati Monjib vont contacter le parquet général afin de demander à connaître les accusations officielles dont fait l’objet leur client. Objectifs: que  » Monjib récupère ses droits fondamentaux  » et l’arrêt de «la campagne de dénigrement qui le vise dans des sites connus pour leur proximité avec les autorités», nous déclare Mâati Monjib. Cette campagne ferait beaucoup de mal à sa famille, poursuit-il.

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Selon Assidon, après 30 jours d’interdiction de quitter le territoire, « s’il n y a pas d’accusations officielles de la part du parquet, le maintien de l’interdiction de quitter le territoire devient illégale ». Une interdiction que le ministère de l’intérieur avait d’abord niée, avant de préciser dans un communiqué publié le 10 août qu’il  s’agit d’«une procédure de fermeture des frontières sur ordre judiciaire pour irrégularités financières du temps où (Maâti Monjib) gérait la société ‘Centre Ibn Rochd d’études et de communication’».

Dans un communiqué publié le 10 octobre, Monjib affirme qu’il va porter plainte contre «les allégations du ministère de l’Intérieur qui affirme qu’il y a des irrégularités financières dans la gestion du centre Ibn Rochd d’étude et de la communication alors que l’enquête n’est pas encore finie». Une accusation qui constitue selon lui «une atteinte grave au principe de l’indépendance de la justice et une pression sur le déroulement de l’enquête».

Pour Mâati Monjib et son comité de soutien, il n y a pas de doute. «Cet acharnement trouve son origine dans mon militantisme et mes écrits en anglais», souligne l’intéressé.  Il estime que les accusations auxquelles il fait face sont « passés d’un aspect politique à  celui de droit commun« : «Au début, la police judiciaire m’a accusé de porter atteinte à l’allégeance des citoyens aux institutions, et quand ils ont remarqué que ça ne marche pas, cette accusation a disparu pour céder la place à des irrégularités financières» ajoute-t-il.

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