Midelt : indignation après la mort d’une adolescente victime d’un avortement clandestin

Le décès d’une jeune adolescente de la province de Midelt à la suite d’un avortement clandestin dans un village de sa commune rurale a suscité l’indignation d’ONG et de militantes féministes.

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Des manifestants brandissent des banderoles près du parlement à Rabat le 25 juin 2019, pour protester contre une loi sur l'avortement jugée trop restrictive. Crédit: AFP

La jeune fille, âgée de 14 ans, a été inhumée mardi soir dans le village de Boumia, dans la province de Midelt, selon des médias nationaux présents sur place. “L’avortement s’est déroulé au domicile d’un jeune homme qui exploitait sexuellement la victime”, a indiqué mardi dans un communiqué la coalition d’associations féministes “Printemps de la dignité”.

À la suite du drame, la gendarmerie royale a interpellé “la mère de la victime, une infirmière et le propriétaire de la maison où l’avortement clandestin a eu lieu”, ont rapporté mercredi nos confrères de 2M.ma.

Un quatrième suspect a été ensuite arrêté, car soupçonné d’avoir “apporté assistance durant l’avortement” selon la même source qui ajoute que l’enquête du parquet se poursuit.

“Cette tragédie est la conséquence d’un cumul de violences institutionnalisées subies par les femmes”, a déclaré à l’AFP la militante féministe Ibtissame Betty Lachgar.

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) reste passible de six mois à cinq ans de prison au Maroc. Le Code pénal sanctionne aussi bien la femme qui avorte (de six mois à deux ans de prison) que les personnes qui pratiquent l’acte (de un à cinq ans de prison).

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En 2015, le royaume s’était engagé dans un profond débat sur “l’urgence” d’un assouplissement de sa législation face au fléau des centaines d’avortements clandestins pratiqués chaque jour, dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.

Une commission officielle avait dans la foulée recommandé que l’avortement dans “quelques cas de force majeure” devienne autorisé, notamment en cas de viol ou de graves malformations.

Aucune loi n’est depuis venue entériner ces recommandations ardemment soutenues par les défenseurs des droits des femmes.

(avec AFP)