La reprise de la vie culturelle après la fin de la pandémie marque également le retour des principaux rendez-vous littéraires du royaume. De quoi redonner le sourire aux éditeurs et libraires, qui ont particulièrement souffert de la chute libre du marché de l’édition en 2020, déjà fragilisé depuis une dizaine d’années.
Si les grands festivals de musique tels que Jazzablanca (du 1er au 3 juillet) et Gnaoua (en tournée itinérante pendant le mois de juin) sont de retour pour cet été, le ministre de la Culture Mehdi Bensaid annonçait, dès novembre 2022, la délocalisation du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à Rabat pour sa 27e édition..
Les invités du SIEL 2022
Le salon accueillera comme chaque année le pavillon français, mis en place par le réseau des Instituts français du Maroc, en partenariat avec le ministère de la Culture, la Fondation Hiba et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME). Bien que la programmation intégrale du SIEL n’ait pas encore été dévoilée, on en sait un peu plus sur les auteurs qui animeront cette 27e édition, du 2 au 12 juin.
Parmi eux, du côté marocain, les primo-romancières Hajar Azell et Zineb Mekouar, la jeune poétesse Rim Battal, des habitués du salon tels que Abdellah Taia, Lamia Berrada, Abdellatif Laâbi, Mohamed Hmoudane, et Samira El Ayachi.
La littérature africaine sera notamment représentée par les Camerounais Eugène Ebodé et Marc-Alexandre Oho Bambé, ainsi que le Congolais Alain Mabanckou, lauréat du prix Renaudot en 2006. Le prix Goncourt 2015 pour le roman Boussole, Mathias Enard, ainsi que l’ancienne ministre de la Culture en France, Françoise Nyssen, seront également présents à cette édition.
Si le cœur battant du SIEL se situera cette année à l’OLM Souissi de Rabat, dont quelques images de l’installation ont par ailleurs été mises en ligne, ces auteurs iront à la rencontre de leurs lecteurs à travers des conférences qui se dérouleront aussi à l’Institut français de Rabat, et au Cinéma Renaissance.
En marge de ces rencontres, le Pavillon français du SIEL, articulé autour de la thématique “Afrique(s) en devenir”, organise également un ensemble d’ateliers et de masterclass, dédiés aux professionnels du marché de l’édition, mais aussi au public.
Été littéraire
Quinze jours avant le début du SIEL, le réseau de l’IFM organisera également deux rendez-vous littéraires phares : le Printemps des livres et des arts de Tanger, et le festival de la littérature jeunesse, La Cigogne volubile. Le premier se déroulera du 19 au 21 mai dans la ville du Détroit, et mettra à l’honneur la transdisciplinarité qui regroupe littérature et musique. En plus des traditionnels stands de libraires et éditeurs, des échanges et tables rondes meubleront ces trois jours. En parallèle, Meknès accueillera la 11e édition de La Cigogne volubile du 16 au 21 mai, avec comme thématique l’égalité filles-garçons.
Lors d’un point presse tenu le jeudi 12 mai, la directrice générale de l’IFM, Clélia Chevrier Kolacko, a notamment annoncé la mise en ligne de “La maison du livre” : un site internet où seront regroupées un ensemble de données relatives au marché de l’édition marocain, dédié à tous les acteurs de la filière du livre francophone au Maroc et à ses traductions vers la langue arabe. “Cette plateforme permet également de donner de la visibilité aux publications marocaines, aux événements littéraires, aux acteurs de la filière afin de mieux les identifier et valoriser leurs initiatives”, a déclaré la directrice générale de l’IFM. Et d’ajouter : “MDL est née du constat et du besoin de réunir en un point unique les informations autour du livre, les ressources et les aides dont peuvent bénéficier les acteurs marocains.”
Dès le mois d’octobre, c’est le festival Littératures itinérantes qui fera son retour cette année à Fès
De son côté, l’Académie du Royaume, présidée par Abdeljalil Lahjomri, poursuit son ouverture ainsi que son engagement auprès des lettres africaines. Une volonté qui remonte à plusieurs mois, et qui fait notamment écho au choix du continent invité d’honneur du SIEL. Après l’annonce de la création d’une chaire des lettres africaines de l’Académie du Royaume en avril dernier, celle-ci sera finalement inaugurée le lundi 16 mai, en présence d’un ensemble d’intellectuels et écrivains africains. Le mot d’ouverture sera assuré par Tahar Ben Jelloun, et suivi de la première activité organisée par la chaire. À savoir, un colloque consacré à l’écrivain malien Yambo Ouologuem le 17 mai.
Dès le mois d’octobre, c’est également le festival Littératures itinérantes qui fera son retour cette année à Fès, après Marrakech en 2019. Créé et dirigé par Nadia Essalmi, fondatrice de la maison d’édition jeunesse Yomad, le festival accueillera Najat-Vallaud Belkacem, en tant que marraine de cette 4e édition.
En partenariat avec le ministère de la Culture, le festival Littératures itinérantes a lui aussi choisi de mettre l’Afrique à l’honneur, et accueillera un casting ambitieux d’écrivains. Parmi eux, Boualem Sansal (Algérie), Karim Kattan (Palestine), Mamdouh Azzam (Syrie), Abdelaziz Baraka Sakin (Soudan), Mohamed Zinelabidine (Tunisie), Mbarek Ould Beyrouk (Mauritanie)… La saison s’annonce chargée pour les professionnels du marché du livre.