Notre saison 2023-2024 se conclut. Dire qu’elle était agitée ne serait qu’un doux euphémisme au vu des évènements qui se sont déroulés durant les derniers mois. Elle a commencé sous le signe du choc et de la stupeur lorsque la terre a tremblé dans la nuit du 8 au 9 septembre. Les secousses, qui ont atteint 6,7 sur l’échelle de Richter, ont fait près de 3000 morts et plus de 6000 blessés.
Dans nos colonnes, nous avons pu vous faire le récit de cette soirée qui a vu des vies basculer. Nous avons aussi narré la mobilisation exceptionnelle de nos concitoyens ainsi que celle de l’Etat, qui a mobilisé plus de 120 milliards de dirhams pour reconstruire la région. Quelques mois plus tard, nous sommes retournés sur place, où nous avons constaté la forte mobilisation des autorités locales, même si la reconstruction peine à atteindre son plein régime.
“Réda a mené le navire TelQuel et lui a permis de traverser l’une des périodes les plus difficiles de son existence”
Un autre drame s’est produit il y a quelques mois, cette fois au cœur de notre rédaction. En mars, notre magazine a perdu son directeur de publication, Réda Dalil, mort des suites d’une longue maladie. Réda a mené le navire TelQuel et lui a permis de traverser l’une des périodes les plus difficiles de son existence, dans un contexte marqué par la pandémie, la chute libre des ventes de la presse papier et des revenus publicitaires. Le fruit de ses efforts commençait à se ressentir quand, malheureusement, le drame est survenu…
Au-delà de sa fonction de directeur de publication, Réda était un journaliste engagé qui défendait mordicus ses convictions. Il croyait notamment à un lien fort entre la France et le Maroc et il a été l’un des premiers journalistes à interviewer l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, fraîchement nommé, alors qu’un froid glacial soufflait entre nos deux pays. Son travail impartial aura indirectement contribué à rapprocher les points de vue entre les rives de la Seine et celles du Bouregreg.
Réda ne nous a pas laissé de testament, mais un héritage que nous avons à cœur d’honorer dans notre rédaction. Ce legs inclut des thématiques qui lui étaient chères, comme l’emploi. Réda, à travers ses éditos mordants et ses dossiers fouillés, a parfois devancé des changements dans la communication de la chefferie du gouvernement.
Cet héritage se compose également de dossiers comme celui de l’AMO – un projet structurant mais en péril – qui sont devenus partie intégrante de notre ADN. C’est justement l’un des principes qui guident notre travail : mettre en avant les réussites de projets importants tout en pointant les faiblesses ou les dérives dont souffrent d’autres chantiers. C’est dans ce sens que nous nous sommes penchés sur des chantiers structurants comme celui des énergies renouvelables, qui est caractérisé par l’absence d’une coordination claire de l’Exécutif.
Côté réussite, nous sommes revenus sur Tanger Med, dont le mode de gestion et la conception gagneraient à être dupliqués. Ce sont justement ces engagements que nous nous engageons à tenir, encore et toujours, à l’issue de notre trêve estivale. En attendant, nous souhaitons à tous nos lecteurs d’excellentes vacances. Et nous sommes impatients de vous retrouver à la fin du mois d’août pour une nouvelle saison, ensemble.