TelQuel : Lorsque vous créez la FICC en 2017, le concept d’industries culturelles et créatives (ICC) est quasi absent du débat public. Comment percevez-vous l’évolution de l’écho et de l’intérêt qu’elles suscitent ?
Neïla Tazi : Il y a eu clairement un avant et un après. La création de la fédération était une promesse que nous nous étions faite, Miriem Bensalah et moi-même, au moment de son élection à la tête de la CGEM. On voulait faire quelque chose de concret pour ce secteur, lui donner la place qu’il mérite dans l’économie nationale, et porter un discours différent. J’étais moi-même très engagée dans ce secteur à travers la création du Festival Gnaoua et Musiques du monde et une partie de mes activités professionnelles.
Miriem Bensalah a été la présidente fondatrice du Festival de Casablanca et a vu de près les spécificités et la force de ce secteur. Le projet de la FICC est donc né de la volonté de porter un solide plaidoyer et de valoriser le rôle essentiel du secteur privé pour l’émergence de talents et de projets de qualité.
“Il y a huit ans à peine, nous n’étions pas habitués à employer le terme ‘industrie’ pour parler de culture et de création”
Aujourd’hui au Maroc, il semble évident de parler d’industries culturelles et créatives, alors qu’il y a huit ans à peine, nous n’étions pas habitués à employer le terme “industrie” pour parler de culture et de création. Mais cette notion gagne en pertinence, et elle très importante dans les pays qui ont choisi de faire émerger ce secteur : je pense notamment à la France et au Royaume-Uni par exemple, ou encore, plus récemment, à la Corée du Sud.