La famille, principal soutien des personnes en situation précaire

Le Grand Casablanca vient de publier sa carte de la précarité. Les quartiers périphériques sont les plus touchés.

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Crédit : Yassine Toumi.

La dernière datait de 2008. Le Grand Casablanca a rendu public le 26 février sa carte de la précarité pour l’année 2014. Le document donne le pourcentage de personnes identifiées comme étant en situation de grande précarité par commune et arrondissement. Il montre aussi les catégories de Casablancais les plus touchées.

Il ressort de cette carte que seulement 1 % de la population se trouve en situation de grande précarité. Mais l’étude ne se veut pas vraiment scientifique. En réalité, la division sociale du Grand Casablanca a déterminé des définitions précises pour chaque catégorie de personnes en situation de précarité : femmes sans revenu, enfants vivant dans la rue, etc.

Les caïds ont ensuite indiqué aux 120 enquêteurs formés pour l’occasion quelles personnes répondaient aux définitions. 39 418 personnes ont été ciblées. Un questionnaire leur a été remis, afin de mieux connaître leur caractéristiques et d’avoir des données supplémentaires pour chaque foyer concerné.

Ces informations sont dès maintenant utilisées par les associations : « Nous avons par exemple donné cette base de données à une association qui s’occupe des personnes âgées et qui a commencé à se déplacer chez elles », nous explique une responsable de la division sociale de la wilaya.

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Les femmes et les personnes âgées sont les plus touchées

Les plus grosses poches de précarité se trouvent à Médiouna, Nouaceur et Mohammedia, où les pourcentages de personnes concernées sont respectivement de 3,75 %, 2,85 % et 1,1 %. A l’inverse les secteurs les moins touchés par la précarité seraient selon l’étude Sidi Bernoussi et Hay Hassani.

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Les populations les plus touchées par la précarité sont les personnes âgées (près de 57 % des gens recensés dépassent l’âge de 50 ans), les personnes handicapées et les femmes. Ces dernières constituent plus de 70 % des personnes ciblées. Sinon, la plupart des catégories sont à prédominance masculine, surtout chez les jeunes sans abris et les ex-détenus. La moitié des personnes sont divorcées ou veuves. 72 % des personnes précaires sont analphabètes.

61 % sans couverture médicale

61 % des personnes enquêtées n’ont pas de couverture médicale et 36 % bénéficient du Ramed. Le plus gros de cette population évalue ses dépenses mensuelles à seulement 1 000 dirhams. Mais seulement 18 % de la population recensée a une activité, avec dans 47 % des cas un revenu inférieur à 1 000 dirhams. Très peu de personnes s’assument seules, la plupart doivent compter sur leur famille, voire des bienfaiteurs.

Plus de la moitié des personnes (62 %) n’a pas un logement convenable et 8 % un habitat clandestin (cave, cage d’escalier…).

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Cette étude doit permettre aux autorités d’améliorer leurs politiques sociales. D’autant plus que seulement 2 % des personnes recensées déclarent avoir bénéficié d’un programme de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH).

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Il en ressort qu’elles doivent créer plus de centres de protection sociale supplémentaires d’accueil, construire des centres spécifiques pour les mendiants et les sans-abris, renforcer les services de gérontologie, renforcer la prise en charge des enfants en situation de rue.

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