A l’occasion de la journée nationale de la femme, l’Institution nationale de solidarité avec les femmes (Insaf) demande aux responsables institutionnels d’accorder la législation marocaine aux normes internationales en matière de droits des mères célibataires et de leurs enfants.
D’après les chiffres issus de l’étude réalisée en 2010, plus de 200 000 femmes ont accouché hors mariage entre 2003 et 2009. Les mères célibataires ne sont donc pas marginales, mais pourtant bien marginalisées. La stigmatisation est en plus accentuée par la loi puisque l’article 490 du code pénal incrimine les relations hors mariage. Ces femmes peuvent donc être poursuivies en justice.
L’Insaf, qui atteste d’une « amélioration des dispositions législatives », demande la suppression de cet article, jugé discriminant puisque des preuves évidentes attestent l’acte sexuel de la femme, alors que l’homme peut « échapper lorsqu’il nie ». L’organisation réclame d’ailleurs une systématisation du test ADN, dont les frais ne seraient plus à prendre en charge par la femme. Elle pointe du doigt d’autres problèmes, tels les mauvais traitements verbaux de la part du personnel administratif ou le fait que les mères ne peuvent pas obtenir de livret de famille et qu’il leur est très difficile d’avoir l’avis de naissance de leur enfant.
Croire qu’enfant rime avec mariage et reconnaissance
La stigmatisation de ces femmes les précarise, alors même qu’elles sont pour nombre d’entre elles au chômage ou dans l’informel, toujours d’après l’étude de 2010. Cette mise à l’écart (90 % sont exclues de leur cadre relationnel) les pousse à abandonner leurs enfants. C’est le cas de 24 bébés chaque jour. « Les blessures de l’abandon ne guérissent jamais, mais elles n’ont pas conscience des traces qu’elles vont laisser », s’insurge Béatrice Beloubad, directrice de SOS Village d’Enfants au Maroc. Certaines vont jusqu’à se suicider ou commettre un infanticide.
Pour elle, il s’agit plus d’un problème de mentalité que d’éducation : « Il ne faut pas toujours pleurer sur le sort des mères célibataires. Beaucoup de relations sont consenties au départ. Elles ne sont pas toutes de pauvres analphabètes qui ne connaissent rien mais elles pensent que si elles font un enfant, elles vont garder le brave mari et dans la mentalité profonde, se marier est synonyme de réussite ». Elle ajoute : « Bien sûr, il faut faire de la sensibilisation pour les filles et pour les garçons, il n’y en a pas un plus responsable que l’autre, un enfant se fait à deux ».
Moi je propose l instauration de la polygamie .