Les élections vont-elles être repoussées?

Ramadan, retards législatifs en cascade: les élections locales, prévues en juin, seront probablement décalées.

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Une femme vote dans un bureau de vote au Maroc le 25 novembre 2011 près de Tiflet.
Crédit : A Senna / AFP

Alors que les élections communales et territoriales devaient originellement se dérouler en juin 2015, plusieurs médias annoncent un report à septembre prochain. La cause? Les trois projets de lois organiques ayant trait à ces élections n’ont été adoptés en Conseil des ministres que le 29 janvier. Ces textes doivent encore être débattus et votés au parlement: or, la session parlementaire d’automne doit se clôturer cette semaine, le 4 février.

« Les élections se tiendront probablement soit avant ou après le mois de ramadan, qui doit débuter autour du 18 juin. Pour cela, le programme a changé: nous n’allons pas inciter les gens à aller voter pendant ce mois », nous confie le député du PJD Abdelaziz Aftati.

Autre cause probable de retard, la grogne des députés de l’opposition, qui refusent « que l’Exécutif leur impose son agenda et les mette devant le fait accompli en faisant adopter les lois organiques ayant trait à ces élections en un temps record, c’est-à-dire sans qu’elles n’aient été mûrement débattues« , comme l’indique le quotidien de l’USFP Libération.

Une session parlementaire extraordinaire pour débattre des lois organiques?

Abdelaziz Aftati estime cependant que cette éventualité est peu probable.  « Concernant l’adoption et le vote de ces lois organiques, l’opposition et la majorité arriveront à trouver un consensus et, malgré la clôture de la session d’automne dans les jours qui viennent, une session extraordinaire pourrait avoir lieu au mois de mars et qui ne sera consacrée qu’aux lois électorales», nous précise-t-il.

D’autres parlementaires, contactés par Telquel.ma, estiment même que la session extraordinaire pourrait se tenir à partir du 15 février. Rappelons enfin que l’adoption en conseil de gouvernement du  projet de décret concernant le découpage régional, qui devait être entérinée le 22 janvier dernier, a été reportée.

Les lois électorales, source de tension entre l’opposition et la majorité

Les lois organiques concernant les élections communales, régionales et territoriales ont provoqué des remous entre la majorité gouvernementale et les partis de l’opposition. Plusieurs réunions ont été entamées avec le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad pour pouvoir trouver un consensus. L’opposition reproche au gouvernement de ne pas l’avoir consulté dans l’élaboration de ces lois organiques. « Le gouvernement a agi de manière condescendante à notre égard et il a pris des décisions unilatérales », nous a confié Mohamed Labied, secrétaire général de l’Union constitutionnelle.

De son côté, la majorité gouvernementale accuse l’opposition de mettre des bâtons dans les roues du processus électoral. Dans un meeting au sein du PPS, le 31 janvier, le ministre de l’Habitat Nabil Benabdellah a reproché à l’opposition de « douter des instances de l’Etat » en faisant allusion aux élections. De même, la demande des députés de l’opposition de constituer une commission indépendante pour superviser les élections semble, pour Benbadellah, biaisée : « Si ces partis étaient au sein du gouvernement, auraient-ils demandé une commission indépendante »? Et de conclure que « ces partis (de l’opposition) empêchent le gouvernement de superviser ces élections et doutent de leur transparence ».

Mise à jour des listes électorales: peu d’inscriptions

A noter que la période d’inscription sur les listes électorales  se conclut le 19 février. Et selon un communiqué du ministère de l’Intérieur publié à la fin du mois de janvier, seules 300 000 personnes se sont inscrites. Un chiffre dérisoire comparé aux 26 millions de Marocains qui disposent d’une carte nationale et aux 13 millions de personnes déjà inscrites dans ces mêmes listes. Rappelons que sont concernées par ses inscriptions les personnes qui doivent se réinscrire à la suite d’une radiation ou d’un changement d’adresse, et surtout celles qui n’étaient pas déjà inscrites: notamment les jeunes Marocaines et Marocains âgés de 18 ans révolus au 20 mars 2015.  Pourtant, une campagne massive a été lancée par le gouvernement dans les médias pour inciter les Marocains à aller voter. De même, l’inscription peut se faire en ligne.

Lire aussi : Listes électorales: quand, comment et où s’inscrire ?

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  • ANCIEN COLLEGUE A L UNI.FEU BENJELLOUN AIME LA PATRIE.IL A CONSACRE SON TEMPS A MILITER POUR UNE JUSTICE SOCIALE ET POUR LES VALEURS UNIVERSEELES.IL N A PAS MANQUE DE DONNER SA PART DE VERITE POUR AVANCER VERS LE PROGRES. QUE DIEU AIT SON AME.INNA LILLAH WA ILAYHI RAJIOUN. M F K