Entretien réalisé suite à la réunion, organisée le 19 janvier, entre les chefs de parti et le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad.
En tant que chef de parti de l’opposition, vous avez rencontré le ministre de l’Intérieur et le ministère de la Justice dans le cadre des consultations en vue des prochaines élections.
J’étais effectivement présent à cette réunion organisée avec le comité central des élections qui est présidé par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, et celui de la Justice, Mustapha Ramid. D’autres chefs des partis de l’opposition étaient présents comme Mustapha Bakkoury, du PAM, ainsi que le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar. Hamid Chabat était absent car le roi est actuellement en visite à Fès.
Mais je tiens à vous dire que nous avons été choqués, en tant que partis de l’opposition, par le traitement que le gouvernement nous a accordé. Contrairement à ce que le gouvernement a cherché à nous faire croire, ce n’était pas une rencontre de consultation, car toutes les décisions étaient déjà prises.
Cela signifie-t-il que le gouvernement et la commission des élections ont pris les devants concernant les lois, le découpage électoral et les dates des élections sans prendre en compte vos suggestions ?
Notre réunion a duré jusqu’à 23 heures, après un long débat. Nous attendons de recevoir ce soir [le 20 janvier, ndlr] ou demain la version définitive des trois projets de loi organiques avant leur soumission au Conseil du gouvernement. Pour le moment nous n’avons reçu que des mémorandums, et il est clair que le gouvernement a tout planifié sans prendre en compte les propositions et observations de l’opposition et c’est pour cela qu’il doit assumer ses responsabilités.
Quelles sont les propositions que vous avez présentées ? Quelles propositions du gouvernement contestez-vous ?
Je tiens à préciser que la date des élections n’a pas encore été fixée. Au sein de l’opposition nous n’avons encore rien décidé. Nous allons nous réunir afin d’élaborer un communiqué à ce sujet dans le courant de la semaine prochaine. Le gouvernement nous force à prendre une décision rapide au sujet des mesures relatives aux élections, ce que nous refusons. Il est responsable de cette planification improvisée des élections.
L’opposition a été surprise surtout après que des médias ont publié la décision du gouvernement quant à la date des élections sans avoir vérifié l’information avec nous. Pour le moment, rien n’a encore été décidé et nous attendons à ce que nous soient remis les projets de loi organiques concernant les régions, les communes. Ce n’est qu’après qu’on en décidera.
Et concernant vos propositions ?
La constitution même de la commission centrale des élections avait été critiquée par l’opposition. Jusqu’à aujourd’hui, nous nous interrogeons sur l’assise judiciaire de cette commission. Qui l’a créée ? Quelles sont ses prérogatives ?
De même nous sommes contre la réduction du nombre d’arrondissements à Casablanca dans la mesure où cette décision frappe de plein fouet la logique de proximité qui avait permis la naissance de plusieurs arrondissements.
L’idée de boycotter les élections est-elle encore à l’ordre du jour ?
L’opposition ne souhaite pas boycotter les élections et fait tout son possible pour soutenir le gouvernement pour les grands chantiers et réformes. Toutefois, si le gouvernement continue à agir de manière condescendante à notre égard et prendre des décisions unilatérales, toutes les possibilités vont être mises sur la table.
Quoi qu’il en soit, nous souhaitons que ces élections soient transparentes et refusons les dialogues de façade où la pression « par le calendrier » exercé par le gouvernement à notre égard. Dès réception des projets de loi organiques, l’opposition en discutera et donnera son avis de manière unifiée.
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