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RSE : de la contrainte à la prise de conscience

Au départ vécue comme une contrainte, la responsabilité sociale des entreprises (RSE) s’est imposée au fil des années au Maroc. Un changement de perception qui témoigne de la prise de conscience du tissu entrepreneurial.

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Née outre atlantique, la responsabilité sociale des entreprises (RSE) prend de plus en plus d’ampleur auprès des différents acteurs économiques.

La RSE est définie par la norme ISO 26000 comme “la responsabilité d’une entreprise vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société, prend en compte les attentes des parties prenantes, respecte les lois en vigueur, est compatible avec les normes internationales et est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations”.

Au départ vécue comme une contrainte, la RSE s’est imposée au fil des années, en occupant une place de choix dans les stratégies de développement des entreprises. Ce changement de perception dit aussi, comme le note le Conseil économique, social et environnemental (CESE), “le niveau de prise de conscience généralisé et constant par les différentes organisations, de la pertinence d’intégrer ce concept dans leur périmètre d’activité et leur politique de développement”.

Débuts au Maroc

Au Maroc, la RSE a fait son apparition au début des années 2000. Bien que tardive selon les experts, cette apparition est due aux filiales locales des multinationales présentes sur le territoire national, déjà sensibilisées par les préceptes de bien-être au travail et de développement durable.

Partenariat oblige, ces filières locales ont dû rendre compte, avant les entreprises nationales, de leur application des normes appliquées dans le pays de la société mère. Dès lors, des incitations visant à faire de la RSE un axe stratégique au sein des entreprises marocaines voient le jour.

Et en 2005, à l’occasion de la troisième édition des Intégrales de l’investissement, le roi Mohammed VI incite les entreprises et les investisseurs à intégrer des objectifs et des indicateurs de responsabilité sociale. “La responsabilité sociale des investisseurs a pour pendant et pour condition la responsabilité sociale des entreprises. À cet égard, nous suivons avec intérêt et satisfaction l’action des entreprises marocaines qui se sont volontairement engagées dans cette voie”, dit le souverain.

Impact sur le business

Depuis, de plus en plus d’entreprises marocaines ont entrepris la démarche de la RSE, certaines d’entre elles allant jusqu’à se distinguer en tant que “Top Performers”. Dans cet élan, pas moins de 14 entreprises sur les 44 premières capitalisations au Maroc se sont démarquées.

Comment expliquer alors cet engouement ? D’après les spécialistes, une démarche RSE “permet tout d’abord une utilisation plus efficace des ressources, ce qui impacte directement la marge opérationnelle de l’entreprise”.

En outre, poursuivent les mêmes sources, “la résolution des problèmes écologiques et sociétaux constitue une réelle opportunité d’innovation et de business pour les entreprises, via de nouveaux axes de différenciation et de nouvelles parts de marché”.

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