Smyet bak ?

Hamid Batma.

Smyet mok ?

Laila Atassi.

Nimirou d’la carte ?

Attendez que je la sorte de mon sac, je ne le connais pas par cœur … Ah, voilà : ABB 85 655.

Alors, votre vie a changé depuis l’expérience Arab Idol ?

C’est le moins qu’on puisse dire ! Depuis que je suis rentrée, je ne peux pas faire un pas sans être abordée par des personnes qui veulent un autographe ou une photo avec moi. La majorité des gens tiennent à me remercier d’avoir mis en avant le Maroc pendant l’émission, et m’expliquent qu’ils vont continuer à suivre ma carrière même si je n’ai pas gagné.

MBC vous a offert un appartement à Dubaï. Vous comptez vous installer là-bas ?

Oui, même si je n’ai pas encore eu le temps de voir à quoi il ressemble (rires) ! Plus sérieusement, le berceau de la musique orientale, c’est Dubaï, il est donc normal que je m’y installe. Mais je compte faire des allers-retours réguliers entre les Emirats et le Maroc.

Vous êtes née et vous avez grandi à Hay Mohammadi, comme toute la famille Batma. Vous comptez acheter un appartement dans un autre quartier ?

Sûrement pas ! Mes racines y sont et je ne compte pas du tout déménager. L’accueil que m’ont réservé les habitants du quartier, avant la demi-finale et après la finale, m’a énormément touchée. La deuxième fois, il y avait tellement de monde dans ma rue que mes voisins n’ont pas pu m’installer sur la 3ammaria comme la fois précédente.

On dit que vos fans ont décidé de se cotiser pour vous offrir une Chevrolet Corvette, comme celle remportée par Carmen Souleimane, la gagnante d’Arab Idol. C’est vrai ?

Effectivement, des membres de mon fan-club ont décidé de m’offrir une voiture très bientôt, mais je ne sais pas encore de quelle marque il s’agit. Je ne pense pas que ce soit la même que celle qu’a reçue Carmen.

Vos admirateurs sont visiblement très généreux. L’un d’entre eux, Satam Al Otaïba, aurait déboursé 8 millions de dirhams en sms pour voter pour vous pendant l’émission. L’avez-vous rencontré ?

Ce chiffre me paraît terriblement exagéré. Même s’il est vrai que Satam, qui est à la tête de mon fan-club arabe, me suit depuis Studio 2M. Il avait perdu ma trace après mon élimination et, lorsqu’il a m’a vue dans Arab Idol, il voulait absolument que je gagne. Pour le moment, je n’ai pas encore eu l’occasion de le rencontrer…

Vos détracteurs vous reprochent de parler trop souvent en arabe classique et en libanais, et non pas en darija…

Ces critiques me dépassent. Surtout que j’essaie de parler le plus souvent possible en darija. Mais soyons francs, au Moyen-Orient, personne ne comprend notre dialecte. Je suis donc obligée d’utiliser des expressions en libanais ou en arabe classique pour me faire comprendre du public. Je ne vois pas où est le problème.

Selon une partie de vos fans, votre élimination serait le résultat d’un complot manigancé par l’un des sponsors de l’émission, pour pouvoir, d’après eux, faire de Carmen Souleimane son égérie. Vous y croyez ?

Pas du tout. J’ai totalement confiance en MBC. Je sais qu’ils n’auraient jamais truqué les votes, quelle que soit la raison. Et, de toute manière, je n’ai pas vraiment l’impression d’avoir perdu ce concours, vu que j’ai gagné un public dans tout le monde arabe.

Plusieurs journaux ont écrit que Mohammed VI vous aurait appelée pour vous encourager et vous dire qu’il a voté pour vous. Vous confirmez ?

C’est une rumeur, je n’ai jamais dit une chose pareille ! D’ailleurs, s’il m’avait effectivement contactée, j’aurais gardé ça pour moi, croyez-moi (rires). Mais tous les artistes, moi y compris, rêvent secrètement de recevoir un coup de fil de sa part.

Cheikh Nhari, un imam oujdi, a affirmé au cours d’un prêche diffusé sur Youtube qu’il n’était pas normal que tout un pays s’extasie devant vous, car la musique, c’est “haram”. ça vous a  énervée ?

Je n’ai pas vu la vidéo. Je ne comprends pas pourquoi il regarde Arab Idol au lieu d’aller prier. S’il pense que la musique est haram, il n’a qu’à ne pas allumer sa télévision et laisser les gens tranquilles.

L’année dernière, vous avez été éliminée en demi-finale de Studio 2M. Quel souvenir en gardez-vous ?

Cela a été un réel traumatisme pour moi. Au point qu’après, je ne voulais plus participer à aucun concours télévisé. J’avais peur que ça se termine de la même façon. Heureusement que ma famille a réussi à me convaincre de retenter ma chance à Arab Idol. Mais si 2M m’invite à chanter lors d’un prime, je le ferais avec plaisir.

Avez-vous été contactée par des artistes marocains qui souhaiteraient collaborer avec vous ?

J’ai reçu surtout beaucoup d’appels d’encouragements —avant et après la finale d’Arab Idol— de la part de Samira Saïd, Naïma Samih ou encore Latifa Raafate. Cela m’a vraiment fait chaud au cœur. Et bien sûr, je suis ouverte à toutes les propositions de collaboration.

Vous pourriez, par exemple, faire un duo avec Don Bigg ?

Même si j’aime beaucoup ce qu’il fait, je pense que ça serait difficile (rires). Je ne suis pas certaine que nos deux styles puissent s’accorder ! Je n’écoute pas énormément de rap marocain, mais j’ai toujours apprécié sa musique et celle de Fnaïre.

Votre père a fait partie de Nass El Ghiwane. Que représente ce groupe pour vous ?

Une véritable inspiration. Mesnawa et Nass El Ghiwane sont les deux premiers groupes que j’ai découverts, puisque mon père a fait partie de ces deux formations. Puis, vers 15 ans, ma mère, qui a été chanteuse quand elle était plus jeune et qui joue très bien du luth, m’a initiée à Oum Kalthoum et Abdelhalim Hafed.

Si vous ne vous étiez pas lancée dans la musique, quelle carrière auriez-vous choisie ?

J’ai toujours eu deux passions dans la vie : la musique et l’hôtellerie. J’ai d’ailleurs un diplôme dans ce domaine. Juste après Studio 2M, j’avais commencé à chercher un travail dans le tourisme.

Une vidéo de vous chantant en français un tube de Céline Dion a fait le buzz sur la Toile. Les gens se sont beaucoup moqués de votre accent. Cela vous a-t-il vexée ?

Non, j’ai trouvé cela plutôt drôle… A la base, je n’écoute presque pas de musique occidentale. Mais, à l’époque, j’étais au lycée et des amis m’avaient demandé de leur fredonner cette chanson. Cela m’a donc rappelé plus de bons souvenirs qu’autre chose. 

Antécédents :