Maroc-France : signature d’une feuille de route de partenariat dans les domaines agricole et forestier

Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohammed Sadiki, et le ministre français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, ont signé, lundi à Meknès, une feuille de route pour le développement de la coopération et du partenariat dans les domaines agricole et forestier.

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Le ministre marocain de l'Agriculture et son homologue français lors du SIAM, le 22 avril 2024. Crédit: @MFesneau / X

Signée en marge de la 16e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), organisée sous le thème “Climat et agriculture : pour des systèmes de production durables et résilients”, cette feuille de route fixe les axes prioritaires de coopération entre les deux pays dans les domaines agricole et forestier.

Elle vise également à renforcer la coopération Maroc-France dans ces domaines et en faire un levier pour atteindre un développement durable mutuellement bénéfique qui favorise l’émergence de coopérations politiques, sectorielles, économiques, techniques, technologiques, pédagogiques et scientifiques concrètes.

Il s’agit également de contribuer à atteindre les objectifs communs de sécurité et de souveraineté alimentaires, et de gestion durable des ressources naturelles (eau, sols, forêts et biodiversité).

La feuille de route met aussi en exergue le rôle central joué par l’agriculture, le secteur forestier et l’agroalimentaire dans l’économie, la société et le développement durable des territoires marocains et français, ainsi que le potentiel que recèle la transition vers des systèmes agricoles, forestiers durables et résilients face au changement climatique en termes d’investissement, de création d’emplois, de croissance économique, de commerce, de stabilité et de développement humain équitable, durable et inclusif.

S’exprimant à cette occasion, Sadiki a rappelé l’importance du SIAM, devenu un événement qui rythme l’agenda agricole au Maroc et offre une plateforme très importante au développement du secteur. Dans ce sens, le ministre a mis l’accent sur la pertinence de la rencontre avec son homologue français, qui se veut une occasion de mettre en lumière les projets accomplis conjointement par les deux pays, soulignant la place qu’occupe la valorisation des ressources humaines et de la recherche, notamment en matière du changement climatique.

Et de préciser qu’il est nécessaire d’encourager la recherche et l’innovation pour faire face à la diminution des ressources en eau et à la hausse de la demande conjuguée à la croissance démographique.

De son côté, Marc Fesneau a mis en avant l’importance de la feuille de route, passant en revue ses principaux axes. Il a, à cet effet, fait savoir que la feuille de route couvrait principalement la réciprocité et le partage d’expériences pour accélérer la transition agricole et forestière, la politique de l’élevage, le suivi des marchés céréaliers, la gestion des arbres et forêts et le renforcement de la formation et de la recherche.

Conventions en série

À l’issue de cette rencontre, les deux ministres ont co-présidé la cérémonie de signature de plusieurs conventions entre les professionnels marocains et français.

La première convention-cadre de partenariat a été conclue entre la Fédération nationale interprofessionnelle des semences et plants (FNIS), pour la partie marocaine, et l’interprofession agricole des semences et plants (SEMAE) pour la partie française. L’objectif étant de décrire le cadre de la collaboration entre la FNIS et SEMAE en faveur de l’accompagnement des développements de la filière semences et plants marocaine.

La deuxième convention-cadre a été signée entre la Fédération interprofessionnelle des activités céréalières (FIAC) et Intercéréales France, avec pour but d’accompagner la FIAC, dès l’origine de ses projets de développement, d’aider à leur mise en place et d’apporter son concours pour les phases de réflexion, de création et de suivi.

La troisième convention-cadre a été conclue entre la Fédération interprofessionnelle de la filière lait (Maroc lait), pour la partie marocaine, et l’Association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes (INTERBEV) pour la partie française. L’objectif étant d’offrir un cadre de collaboration entre Maroc, lait et INTERBEV, en faveur de l’accompagnement du développement de la production laitière marocaine.

Un protocole d’accord a également été conclu entre l’Association nationale ovine et caprine (ANOC), Races ovines des massifs sélections (ROM Sélection) et la Chambre régionale d’Agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes. Ce protocole d’accord vise à consolider et à développer une coopération professionnelle ovine/caprine entre le Maroc et Auvergne-Rhône-Alpes (France).

Un autre protocole d’accord a été signé dans le cadre du projet de création d’un centre technique régional pour le développement de la production d’oléagineux au Maroc. Ce projet, qui bénéficie à la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (FOLEA), a pour objectif de renforcer les capacités techniques et organisationnelles des acteurs de l’amont de la filière via la mise en place d’un centre technique régional.

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L’Institut national d’enseignement supérieur pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (France) et l’École nationale d’agriculture de Meknès (Maroc) ont signé un accord-cadre de coopération interuniversitaire. Cet accord a pour but de promouvoir une coopération dans les domaines de la recherche et de l’enseignement entre les deux institutions, de renforcer les partenariats scientifiques, de favoriser les mobilités d’enseignants-chercheurs, personnels et étudiants, ainsi que de développer les programmes d’échanges et de recherche sur une base de réciprocité et d’intérêt mutuel.

En outre, un accord-cadre de coopération a été conclu entre l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) pour promouvoir le progrès mutuel des connaissances, de la science et du développement social et économique.

Une lettre d’intention a également été signée entre l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et l’INRAE qui fait état de la volonté des deux institutions d’associer leurs efforts et expertises en vue de mettre en place un Laboratoire international associé (LIA) portant sur la valorisation de la biomasse et des déchets organiques et micro-algues pour la production d’énergie, d’aliments pour animaux et de fertilisants/biostimulants.

Enfin, dans la poursuite de son partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), le Crédit Agricole au Maroc a signé deux conventions de crédit pour le renforcement de la durabilité et de la résilience de l’agriculture face au changement climatique en vue d’assurer une meilleure sécurité alimentaire.

(avec MAP)