Drame de Melilia : la vice-présidente du gouvernement espagnol Yolanda Díaz demande une “enquête approfondie”

La deuxième vice-présidente du gouvernement espagnole, Yolanda Díaz, a demandé mercredi “une enquête approfondie” sur le drame du Melilia, considérant que “les droits de l'Homme ne sont pas à prendre à la légère, ils ne peuvent être relativisés”.

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Des migrants au Centre temporaire pour immigrés et demandeurs d’asile (CETI) à Melilia après avoir franchi la barrière frontalière séparant l'enclave espagnole et le Maroc, le 2 mars 2022. Crédit: El Faro TV / AFP

La déclaration de Díaz est intervenue après une question sur la tragédie, lors d’un événement de son parti politique à Pampelune (nord). Les groupes parlementaires ibériques remettent en doute la version des autorités espagnoles, estimant que le drame a eu lieu en dehors du territoire de l’enclave.

À son tour, le président du parti populaire (PP) de droite, au pouvoir à Melilia, Alberto Núñez Feijóo, a tenu le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez et son ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, pour responsables, réitérant le soutien de son parti à la formation d’une commission d’enquête parlementaire sur l’affaire.

« Nous demandons la responsabilité du président du gouvernement, quand il a dit que le problème des migrants au Maroc était un problème bien résolu, et nous demandons la responsabilité de son ministre de l’Intérieur, quand il nous a parlé en juin et en septembre de choses qui ont été discréditées par les images que nous avons vues à la télévision britannique », a déclaré Feijóo à l’agence de presse de son pays, EFE, en référence à un documentaire de la BBC.

De quel côté a eu lieu l’assaut ?

Pour le président du PP, il est « essentiel » que Marlaska comparaisse de nouveau devant le parlement sur cette même question « dans les prochains jours ». Et s’« il persiste dans l’opacité », alors Sánchez devra « prendre une décision », a répondu Feijóo à une question sur une éventuelle réclamation de démission du ministre de l’Intérieur.

« Il s’agit d’une question très grave, nous parlons malheureusement de nombreuses personnes qui ont perdu la vie, de nombreux blessés et des droits de l’Homme », a ajouté Feijóo.

Lors d’une interview accordée à la chaîne TVE, le président du groupe Podemos (gauche, membre de la coalition gouvernementale) au Congrès, Jaume Asens, a également réclamé, mercredi, « la lumière » sur cette affaire, et s’est dit favorable à la comparution de Marlaska et à ce que le PSOE (parti du chef du gouvernement Pedro Sanchez) « cesse de bloquer » une commission d’enquête.

Sur la chaîne espagnole Telecinco, la porte-parole du PP pour l’intérieur au Congrès, Ana Vázquez, a affirmé que les vidéos de la BBC montrent qu’« il y a un no man’s land et puis il y a la clôture métallique espagnole, et c’est là que l’assaut a eu lieu ». Selon Vázquez, ce territoire « est totalement espagnol » et,  présume par conséquent que les corps ont été transférés de la zone « espagnole » à la zone « marocaine ».

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