Le bilan est lourd. Après une nuit de tensions, plus de 2000 migrants subsahariens ont tenté de franchir la clôture séparant Melilia du Maroc au petit matin du vendredi 24 juin. Tout au long de ce rideau de fer, des forces anti-émeutes marocaines (mêlant police, Forces auxiliaires et Gendarmerie royale) tentent tant bien que mal de repousser les milliers de migrants décidés à se frayer un passage. Affrontements, détresse et désespoir déclenchent alors une ambiance de fin du monde. Sur une des vidéos, un migrant prêt à en découdre crie en anglais : “Nous n’avons plus peur de mourir”. Le chaos gagne le point frontalier après l’escalade massive des barrières grillagées, hérissées de barbelés. Dans la panique générale, les migrants forcent le poste frontalier Barrio Chino. Un cul-de-sac où, en temps normal, des tourniquets en acier jugulent les flux d’entrée et de sortie. C’est l’entassement dans ces longs couloirs fermés. Le drame survient. Vers 17h, un premier bilan fait…