Abattage de chiens errants : la commune de Nador condamnée après une plainte d'une association, une première

La présidente de l'association Omam de protection des animaux, Nafissa Chemlal, a gagné son procès contre la commune de Nador, le gouverneur de la province et le chef du gouvernement, après un verdict qualifiant l'assassinat des chiens errants de barbarie.

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Les “ghostbusters” sillonnent les terrains vagues d’Anfa à la recherche des chiens errants du quartier. Crédit: Clément Di Roma/TelQuel

Une première. Le tribunal administratif de Nador s’est aligné en faveur des droits des animaux dans un procès mené par l’activiste Nafissa Chemlal, à l’encontre de l’Etat, concernant l’abattage des chiens errants de la région.

L’activiste, représentée par Me Zakaria Bouryahi, avait, en effet, enclenché un procès à l’encontre de la commune de Nador, le gouverneur de la province (en sa qualité de président de la commission provinciale de lutte contre la rage), l’agent judiciaire du royaume, le ministre de l’Intérieur et l’Etat marocain représenté par le chef du gouvernement.

Selon une publication Facebook d’un proche de l’activiste, Nafissa Chemlal a usé de son droit d’ester en justice la commune de Nador pour une question « humanitaire ».

Selon l’auteur de la publication, le verdict du juge est « une leçon de morale à la commune ».

En effet, le magistrat a qualifié l’abattage des chiens errants de « méthode archaïque, dépassée et incivilisée », soulignant que ces animaux sont exécutés de manière « barbare par empoisonnement ou à coups de fusil ».

Rappelant que ces pratiques font l’objet de plusieurs critiques d’un grand nombre d’ONG locales et internationales, cet arbitre de la cour de Nador estime que « le développement des sociétés est aussi mesuré par le traitement des animaux, ce qui nous oblige à procéder à d’autres alternatives plus civilisées en vue de contenir le phénomène ».

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Les critiques du juge s’étalent même sur le plan religieux : « l’abattage est contradictoire aux consignes de la religion islamique qui interdit de tuer les animaux sauf en cas d’intérêt majeur et ordonne de les traiter avec affection et tendresse ».

Ainsi, la juridiction a condamné la commune à verser une indemnisation de 6000 dirhams en faveur de l’association de Nafissa Chemlal.