Le verdict se fait attendre, les socialistes s’impatientent. À deux jours du 11e congrès de l’USFP prévu du 28 au 30 janvier, son organisation demeure tributaire d’une décision de justice. Annoncé pour le 26 janvier, ce jugement ne sera finalement prononcé que le 27 janvier. Soit la veille de l’ouverture du congrès du parti, censé élire le nouveau premier secrétaire de la formation socialiste. Un ajournement qui retient le souffle des Ittihadis.
Cette décision oppose le premier secrétaire sortant de l’USFP, Driss Lachgar, à plusieurs Ittihadis. Ces derniers ambitionnent de reporter ou suspendre les travaux du 11e congrès. En témoignent la vingtaine de plaintes déposées sur la table de la juge Rachida Ahendar, chargée du procès au tribunal de première instance de Rabat. Attendu, son jugement devrait mettre fin à un feuilleton entamé fin 2021.
Car la famille ittihadie est divisée depuis le Conseil national de l’USFP réuni le 18 décembre dernier. L’objet de la discorde ? L’adoption à la majorité des résolutions de la commission des affaires organisationnelles, notamment un amendement permettant au premier secrétaire de briguer trois mandats successifs. Jusque-là, le règlement interne du parti de la rose en permettait seulement deux.
Officiellement, Driss Lachgar ne brigue pas un troisième mandat à la tête du parti d’opposition. Il l’avait confié lui-même au lendemain des élections du 8 septembre, après la quatrième place de sa formation derrière le trio RNI-PAM-PI de la nouvelle majorité gouvernementale. Officieusement, rien désormais n’empêche cet avocat de déposer sa candidature à sa propre succession pendant le congrès.
C’est en tout cas ce que souhaitent plusieurs membres de la direction sortante du parti. Réuni ce 25 janvier, le bureau politique de l’USFP a réitéré son appui à un troisième mandat de Driss Lachgar. En l’absence de l’intéressé, le leadership du parti l’exhorte à “répondre favorablement aux appels des militants et de présenter sa candidature afin de traduire la volonté collective de tous les Ittihadis”. Tous les Ittihadis, vraiment ?