Plus de 20 plaintes contre Driss Lachgar, à quelques jours du 11e congrès de l’USFP

Report, lundi 24 janvier, du verdict sur une vingtaine de procès intentés contre le premier secrétaire de l’USFP sur fond de préparatifs du 11e congrès du parti, prévu en fin de semaine. Opposés à un troisième mandat de Driss Lachgar à la tête du parti, les plaignants appellent à l’annulation du rendez-vous.

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Driss Lachgar brigue un troisième mandat à la tête de l'USFP. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Troisième audience depuis le début de l’année. Le tribunal de première instance de Rabat a décidé ce lundi 24 janvier de reporter une nouvelle fois son verdict au mercredi 26 janvier. Ce sera la dernière. Fin 2021, plus de 20 plaintes ont été déposées devant la juridiction par des membres de l’USFP. Leur demande à la juge Rachida Ahendar, en charge du procès : suspendre les travaux du 11e congrès du parti, programmé du 28 au 30 janvier prochains.

Parmi ces plaintes, on trouve celle déposée par Mohamed Boubekri, lui-même candidat au poste de premier secrétaire de l’USFP. Membre du Conseil national, il conteste les amendements apportées au règlement intérieur du parti. Approuvées par le même Conseil national dans le cadre des préparatifs du congrès, ces révisions ont notamment ouvert la possibilité d’un troisième mandat pour Driss Lachgar ainsi que pour l’ensemble des postes exécutifs.

Un congrès central et par région

Autre membre du Conseil national de l’USFP, Rachida Ait Himmi a également déposé une autre plainte demandant l’annulation du Comité préparatoire du 11e congrès des socialistes. Contactée par TelQuel, cette avocate de profession estime que “seul le congrès est habilité à amender le règlement intérieur” du parti.

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En plus de se prononcer “contre un troisième mandat” du chef sortant, elle ajoute deux autres points de discorde interne. Il s’agit d’abord de l’élection du prochain premier secrétaire par le Conseil national et non par le congrès. Soit un autre amendement apporté au règlement intérieur, en plus de “la création de plateformes régionales pour suivre le congrès à distance”.

Cette dernière nouveauté, imposée dans un contexte de pandémie, déplaît aux opposants de l’actuelle équipe dirigeante. “C’est plutôt pour assurer des conditions favorables de réélection du premier secrétaire sans aucune objection”, pointe Rachida Aït Himmi, qui soutient la candidature de Abdelkarim Benatiq, syndicaliste et ex-ministre ittihadi.

Règles de concurrence

Joint par TelQuel, un membre sortant du bureau politique souligne en premier lieu sa “confiance en la justice afin de se prononcer sur les affaires qui lui ont été soumises à la veille du 11e congrès”.

S’agissant de l’atmosphère tendue sur le plan interne, notre interlocuteur proche de Driss Lachgar considère plutôt que “ceux qui étaient absents lors des récentes batailles livrées par le parti, entre 2017 et aujourd’hui, ne peuvent ressurgir inopinément pour imposer une vision d’avenir”.

Outre Driss Lachgar dont la candidature a été vivement appelée par la majorité des membres du bureau politique et par les groupes socialistes des deux chambres du Parlement, six autres candidats vont se disputer le poste de premier secrétaire de l’USFP. Il s’agit d’Abdelkrim Benatiq, Hasna Abou Zayd, Choukran Amam, Tarik Sellam, Mohamed Boubekri et Abdelmajid Moumen.