Ma fille a confirmé toutes les accusations, entièrement et en détail, elle est courageuse malgré sa fragilité psychologique », a dit Mohamed, son père, à l’AFP, après l’audition organisée dans un bureau de la chambre criminelle de la cour d’appel de Beni Mellal.
La victime a été entendue pendant près d’une heure par le juge d’instruction selon Medias24. Durant son audition, elle a été interrogée sur les faits s’étant produit entre les mois de juin 2018 et d’août 2018, période durant laquelle elle avait été séquestrée par ses agresseurs.
Le plus jeune a été entendu le 10 octobre à Beni Mellal, son cas ayant été disjoint des autres puisqu’il est mineur, selon une source proche du dossier. Il a été confronté à la victime selon Medias24. La même source précise que le juge d’instruction a renvoyé l’affaire au 24 octobre prochain alors que le rapport médical contenant les conclusions d’un médecin légiste, d’un dermatologue et d’un chirurgien esthétique vient d’être versé au dossier et remis aux deux parties qui l’étudieront en vue de la prochaine audience.
Les douze suspects âgés de 18 à 28 ans, que Khadija a désignés comme ses agresseurs, ont été placés en détention préventive fin août sous différents chefs de poursuite : « traite d’être humain sur mineure », « viol », « torture et usage d’arme causant des blessures et séquelles psychiques », « constitution d’une bande organisée, enlèvement et séquestration » et « non-assistance à personne en danger ».
Dans une vidéo diffusée en août et devenue virale sur internet, Khadija, originaire de Oulad Ayad et issue d’une famille défavorisée, avait raconté avoir été kidnappée, séquestrée, violée et martyrisée pendant deux mois par des jeunes de son village. Ce témoignage filmé par Chouf TV, au cours duquel elle montre des tatouages obscènes et des traces de brûlures de cigarettes sur son corps avait suscité compassion et dénigrement sur la Toile.
Plusieurs de ses agresseurs présumés ont reconnu les faits dans leurs dépositions -les viols collectifs, les tatouages forcés, les menaces de mort pour la dissuader de fuir-, selon des sources proches du dossier.
Khadija « ne s’est toujours pas remise de ce qui s’est passé », selon son père. D’après lui, vivre chez eux dans leur maison d’Oulad Ayad, est « difficile » et la famille « ne sort quasiment plus » depuis que Khadija a dénoncé ses agresseurs. « Nous recevons des menaces et des insultes par téléphone, mais je ne lui dis rien. Je lui ai retiré son smartphone pour la tenir éloignée de tout ce qui peut lui rappeler ce qu’elle a subi », a-t-il dit à l’AFP.
Avec AFP
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