Encore des critiques pour le Maroc. Après Human Rights Watch et Freedom Now, c’est Amnesty International qui critique le manque d’avancées des droits de l’Homme au Maroc. Dans son rapport annuel, présenté le 25 février à Rabat, l’ONG dénonce les « restrictions » auxquelles sont soumises de nombreuses libertés dans le royaume.
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Ainsi, Amnesty International critique les atteintes à la liberté d’expression en dénonçant le fait que « les autorités ont engagé des poursuites pénales contre des journalistes, des militants [….] et d’autres personnes qui avaient critiqué – ou étaient considérées comme ayant insulté – le roi ou les institutions étatiques ». L’organisation cite en exemple les cas du rappeur Mr Crazy qui a été condamné à trois mois d’emprisonnement pour « outrage » à la police marocaine, « atteinte à la moralité publique » et « incitation à la consommation de drogue » dans ses chansons et du journaliste Ali Anouzla qui est toujours poursuivi pour apologie du terrorisme.
Des restrictions qui touchent également les associations
Amnesty International met en exergue les restrictions dont ont été victimes certaines associations, comme Freedom Now et l’Association marocaine des droits humains (AMDH). L’organisation estime, qu’en 2014, les « autorités ont bloqué les tentatives de plusieurs organisations de défense des droits humains en vue d’obtenir un enregistrement officiel leur permettant de mener leurs activités dans la légalité ». Des restrictions dont Amnesty International elle-même a été victime : l’ONG a rappelé que les autorités l’avaient « empêchée » de « tenir son camp annuel en septembre ».
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L’ONG critique également le traitement des partisans du Mouvement du 20-Février (M20) qui ont été victimes de l’utilisation « d’une force excessive ou injustifiée » par les forces de l’ordre. Amnesty International signale également l’amende d’un million de dirhams qui a été imposée à 52 membres de l’organisation Al Adl Wal Ihsan de la région de Tinghir et de Ouarzazate pour l’organisation d’une réunion non autorisée chez des particuliers.
Persistance de la torture
Amnesty International signale également des cas « de torture et de mauvais traitements » qui sont, selon l’ONG, le plus souvent infligés après l’arrestation, ainsi que l’absence d’examens médicaux. Ceux-ci, bien qu’étant ordonnés par la justice, ne font généralement pas l’objet d’une enquête. L’organisation dénonce également le fait que la justice retienne à titre de preuve des aveux « qui, selon les accusés, avaient été obtenus sous la torture ».
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Néanmoins l’organisation rapporte quelques évolutions, comme le cas de la détention d’Ali Aarrass. Cet homme emprisonné au Maroc depuis 2010 a vu son enquête rouverte par les autorités suite à une décision du Comité contre la torture de l’ONU. Autre progrès enregistré par Amnesty, l’annulation de la déclaration de culpabilité d’un accusé par le tribunal d’Agadir au motif que les aveux avaient « été obtenus sous la contrainte ». Un examen médical avait révélé qu’« il avait bien été torturé ».
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« Répression de la dissidence » au Sahara
Enfin, Amnesty International se penche sur les violations des droits de l’Homme au Sahara. L’ONG signale que « les libertés d’expression, d’association et de réunion des militants politiques sahraouis » sont soumis « à toute une série de restrictions ». Elle critique « la répression de la dissidence » et notamment l’utilisation d’ « une force excessive » lors des rassemblements de militants revendiquant l’autodétermination du Sahara.
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Amnesty International déplore également le fait que « des agents de l’État marocain […] ont fait obstacle aux démarches d’organisations de défense des droits humains » dans la région et cite le cas de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme commises par l’Etat marocain (ASVDH) qui s’est vue refuser l’obtention de l’enregistrement officiel.
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cette ONG denonce des cas de torture au maroc, et le super flic hammouchi seras decore le
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