Charte de l’investissement, emplois, chômage... que peut-on retenir du grand oral d’Akhannouch à la Chambre des conseillers ?

Mise en œuvre de la charte d’investissement, indicateurs de l’emploi, politiques gouvernementales concernant l’investissement... Aziz Akhannouch s’est livré dans une séance plénière, tenue hier à la Chambre des conseillers.

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Rachid Tniouni/TelQuel

L’élaboration de la charte de l’investissement se fait selon une approche participative, a affirmé le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, qui intervenait lors de la séance plénière mensuelle à la Chambre des Conseillers consacrée à la politique générale sous le thème “l’équation investissement et emploi”.

Selon Akhannouch, cette charte devrait inverser la tendance actuelle où l’investissement privé représente seulement près d’un tiers de l’investissement total, tandis que l’investissement public représente les deux tiers, dans le sens où elle vise à porter la part de l’investissement privé à 350 milliards de dirhams (MMDH) à l’horizon 2035, soit les deux tiers de l’investissement total.

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“Le projet envisage en outre des mesures d’appui destinées aux projets à caractère stratégique tels que les industries de la défense ou celle pharmaceutique, dans le cadre de la Commission nationale des investissements, ainsi qu’un dispositif de soutien spécifique destiné aux très petites, petites et moyennes entreprises, en plus d’un dispositif pour le développement des investissements marocains à l’étranger”, a-t-il enchaîné.

Dans ce sens, il a fait savoir que l’Exécutif est en phase de promulguer un décret stipulant la réduction de la valeur des programmes d’investissement nécessitant un appui de l’État de 100 millions de dirhams (MDH) à 50 MDH, permettant ainsi à un plus grand nombre de petites et moyennes entreprises de lancer leurs projets d’investissement.

Réforme des CRI

Le chef de l’Exécutif a également assuré que le gouvernement s’employait à accélérer la mise en œuvre des réformes liées à la simplification des procédures administratives dont la loi organique relative aux régions, la loi relative à la simplification des procédures et formalités administratives, la loi portant réforme des Centres régionaux d’investissement (CRI) et le décret portant Charte nationale de la déconcentration administrative.

Akhannouch a affirmé que l’Exécutif accompagne la réforme des CRI eu égard leurs rôles dans l’investissement régional au profit notamment des micro-entreprises et Petites et moyennes entreprises (PME), insistant sur la nécessité d’accompagner les collectivités territoriales en matière de promotion de l’investissement et d’amélioration du climat des affaires dans les régions.

“La réforme des CRI constitue un saut qualitatif en termes de traitement des dossiers d’investissement, à travers la simplification et la rationalisation des procédures, la réduction des délais de traitements des demandes et autorisations et l’amélioration des mécanismes d’accompagnement et du soutien destinés aux porteurs de projets”, a affirmé Akahnnouch.

Investissements et indicateurs d’emploi

Le nombre de chômeurs a baissé de 68.000 entre le premier trimestre 2021 et celui de 2022, s’est félicité Akhannouch devant les députés. Par ailleurs, le nombre des salariés déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) s’est élevé à 2,7 millions en mars dernier, contre 2,6 millions de salariés en février 2020, a-t-il poursuivi.

Il a aussi indiqué que les revenus des investissements directs étrangers se sont élevés à 4,1 milliards de dirhams jusqu’à fin février 2022, soit une hausse de 8 % par rapport à la même période l’an dernier (3,8 MMDH).

Parmi les activités visées par ces projets figurent les industries alimentaires (26 %), les industries chimiques et semi-chimiques (19 %), les industries mécaniques et métallurgiques (13 %) et les industries textiles (12 %), a ajouté Akhannouch.

Pour renforcer la liquidité chez les entreprises, le gouvernement s’est efforcé d’assainir les arriérées de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au profit du secteur privé, tandis que les délais de paiement de la commande publique ont été améliorés et ramenés en moyenne à 18,6 jours, a-t-il conclu, ajoutant que le gouvernement a alloué 2 milliards de dirhams pour relancer le secteur touristique et maintenir sa compétitivité, et 10 milliards de dirhams pour le secteur agricole afin d’atténuer les effets du déficit pluviométrique.

(avec MAP)