Approvisionnement en gaz : l’Espagne se dit “rassurée” par Alger

Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares a affirmé jeudi avoir reçu des assurances d’Alger sur la poursuite de l’approvisionnement de son pays en gaz algérien, à un mois de l’expiration d’un contrat d’utilisation d’un gazoduc desservant l’Espagne via le Maroc.

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J’ai été rassuré aujourd’hui quant à la continuité de l’approvisionnement”, a déclaré José Manuel Albares lors d’une visite à Alger où il s’est entretenu avec son homologue Ramtane Lamamra et avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune. “L’Algérie est un partenaire énergétique de premier ordre pour l’Espagne. Elle a toujours été aussi un partenaire fiable qui a honoré ses engagements”, a-t-il ajouté.

Depuis 1996, l’Algérie expédie vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME (Gaz Maghreb Europe), un gazoduc traversant le Maroc, mais ce contrat est menacé par l’escalade des tensions entre les deux voisins du Maghreb.

M. Albares n’a pas précisé si le gaz algérien continuerait d’être livré via le GME ou par d’autres moyens.

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Alger affiche depuis fin août son intention de fermer le robinet à l’expiration de ce contrat le 31 octobre, ce qui, selon les experts, pourrait compromettre la fourniture de gaz à l’Espagne à l’approche de l’hiver, dans un contexte de forte hausse des prix dans toute l’Europe.

L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Un autre pipeline, le gazoduc sous-marin Medgaz, achemine aussi depuis 2011 du gaz algérien jusqu’à l’Espagne, mais il opère déjà au maximum de sa capacité de 8 milliards de m3 par an, soit la moitié des exportations algériennes annuelles vers ce pays et le Portugal.

Une autre solution serait d’expédier davantage de gaz naturel liquéfié par voie maritime, mais cette option serait peu viable économiquement, selon des experts. “Nous devons aussi continuer à travailler pour que les liens économiques atteignent le niveau souhaité, à la hauteur de la relation et d’une façon mutuellement bénéfique”, a poursuivi le ministre espagnol.

L’Espagne “est toujours prête à travailler pour un approfondissement” de la relation entre l’Algérie et l’Union européenne, “qui soit bénéfique pour toutes les parties”, a ajouté M. Albares. Il a, en outre, annoncé la tenue en Espagne d’une réunion de “haut niveau” qui doit servir à “identifier des secteurs novateurs pour élargir et approfondir” la relation bilatérale algéro-espagnole.

Selon un communiqué de la présidence algérienne, l’entretien de M. Albares avec M. Tebboune a porté “sur le renforcement de la coopération bilatérale et son élargissement aux secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture et de la construction navale, en soutien au partenariat économique étroit qu’il convient de hisser au niveau des relations privilégiées entre les deux pays voisins”.