Une note diplomatique marocaine transmise à la presse jeudi 3 juin salue la “coopération modèle” avec la France, avec un dialogue “basé sur le respect mutuel”. “Hélas, cette approche n’est pas celle de certains pays qui continuent d’adopter une démarche de culpabilisation et d’ascendance”, affirme le texte, en référence claire à l’Espagne, dans un contexte diplomatique tendu.
De son côté, le Quai d’Orsay avait souligné mercredi la “volonté commune” du Maroc et de la France de “traiter au mieux cette question difficile” des migrants mineurs marocains dans un “esprit de confiance et de partenariat”.
Un pas vers l’apaisement ?
“Nous continuons à suivre avec attention la situation à Ceuta et les tensions des derniers jours dont nous espérons l’apaisement rapide”, a indiqué le ministère français des Affaires étrangères dans une note à la presse.
L’arrivée, mi-mai, de près de 10.000 migrants à Sebta, dont beaucoup de mineurs, à la faveur d’un relâchement délibéré des contrôles frontaliers côté marocain, a marqué le point culminant d’une crise majeure entre Rabat et Madrid, provoquée par l’hospitalisation en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario — considéré par le Maroc comme un “criminel de guerre”.
Après une série d’échanges musclés, l’annonce, mardi, de la volonté du roi Mohammed VI de “régler définitivement” la question des mineurs en situation irrégulière en Europe a été perçue comme un geste d’apaisement salué à Bruxelles puis à Paris.
Le chef du Polisario, Brahim Ghali, est reparti dans la nuit de mardi à mercredi en Algérie après avoir été entendu par la justice espagnole dans le cadre de deux plaintes pour “tortures” et “génocide”.
Madrid a depuis plaidé pour reprendre “des relations respectueuses, absolument constructives” avec le Maroc, son allié traditionnel. De son côté, Rabat avait jusque-là gardé le silence.
Plusieurs analystes lient la crise à la volonté de Rabat d’amener l’Espagne et l’Union européenne à modifier leur position sur le Sahara dans un sens qui lui soit plus favorable, après la décision des États-Unis, aux derniers jours du mandat de Donald Trump, de reconnaître la souveraineté marocaine sur l’ensemble de ce territoire disputé par le Front Polisario.
(avec AFP)