Le verdict est tombé tard dans la soirée du mardi au mercredi 7 avril. La cour d’appel de Tanger a entendu A. H., 24 ans, principal suspect dans l’affaire Adnane. Contactée par TelQuel, une source ayant assisté à l’audience rapporte que A. H. “a continué à nier le crime qu’il a commis devant le juge”.
La version présentée par le suspect faisait état d’un “oubli” de sa part du cours de la conversation qu’il avait eue avec sa victime, après avoir déclaré se souvenir “seulement” que ce dernier l’avait “accompagné” jusqu’à la terrasse de sa maison, puis était “tombé dans les escaliers”, ce qui aurait conduit à sa mort plus tard.
Tentative de brouiller les pistes
Cette version des faits contraste avec les aveux détaillés de la police de Bni Makada, recueillis par le juge d’instruction près la cour d’appel de Tanger le 12 novembre dernier, et dont TelQuel détient une copie. Autre revirement de situation, “le principal suspect a cette fois-ci confirmé l’implication de ses trois colocataires, indiquant qu’ils l’avaient aidé à cacher son crime”, ajoute notre source.
“Le principal suspect a cette fois-ci confirmé l’implication de ses trois colocataires, indiquant qu’ils l’avaient aidé à cacher son crime”
En première instance, A. H. avait déclaré ne pas avoir informé ses trois colocataires du crime qu’il avait commis, leur demandant uniquement de “garder son identité secrète, s’ils étaient amenés à répondre devant quiconque à des questions le concernant”.
Cette affirmation avait été avancée en premier ressort et non pas en phase appel. Elle correspond aux résultats de l’enquête préliminaire de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), soutenue par les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). L’enquête avait en effet abouti à l’identification du suspect quelques heures après le drame. A. H. résidait non loin du domicile d’Adnane, avant de se faire arrêter et de renseigner à la police le lieu où il avait secrètement enterré le corps de sa victime.
En conséquence, la cour d’appel de Tanger a prononcé la peine capitale contre le principal suspect, 24 ans, pour des crimes lourds de “tromperie sur mineur, enlèvement, séquestration, viol, attentat à la pudeur avec violence accompagnée d’une demande de rançon, meurtre prémédité par strangulation, mutilation, dissimulation et enterrement d’un cadavre”. C’est la confirmation d’un ensemble d’accusations retenues contre A. H. en première instance par la Chambre criminelle de Tanger le 14 janvier dernier.
Les trois colocataires du condamné à mort ont, pour leur part, été reconnus coupables de “non-dénonciation de crime”. La cour d’appel a prononcé une peine de quatre mois de prison ferme, doublée d’une amende de 1000 dirhams pour chacun.
Oncle de la victime, Madani Bouchouf a écrit sur sa page Facebook après verdict : “Hamdoulilah, le tribunal nous a encore une fois rendu justice en confirmant le premier jugement. En mon nom et au nom de la famille Bouchouf, je remercie notre comité de défense (…) de même que tous les Marocains et les journalistes qui nous ont soutenus durant toutes les étapes de cette épreuve, du début à la fin.”
الحمد لله ، انصفتنا العدالة مرة اخرى »محمكة الاستئناف الدرجة الثانية » بتاكيد وتاييد الحكم الاولي للاستئناف ، و باسمي…
Publiée par Madani Bouchouf sur Mardi 6 avril 2021