Comme annoncé par TelQuel, le Maroc a fait l’acquisition d’un million de doses du vaccin russe Spoutnik-V afin de sécuriser et d’augmenter l’approvisionnement en vaccins pour mener à bien la quête de l’immunité collective. Dans un entretien accordé à l’agence de presse espagnole EFE, le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a confirmé la commande du royaume auprès de son partenaire russe, précisant un arrivage en deux lots.
D’après le ministre, une première livraison est attendue dans le courant du mois de mars, tandis que la seconde est attendue dans la foulée, au mois d’avril. Des dates qui, selon le ministre, restent tributaires de “l’engagement de la Russie envers d’autres pays”, rapporte EFE.
Khalid Aït Taleb s’est également exprimé quant à l’utilisation du vaccin à injection unique de l’américain Johnson & Johnson, qu’il a qualifié de “grand vaccin”, rapporte l’agence de presse. D’après la même source, le ministère de la Santé serait en passe de donner son aval au produit, faisant suite aux États-Unis, à l’Afrique du Sud, mais aussi à l’Agence européenne des médicaments (AEM) qui, ce jeudi 11 mars, a autorisé son utilisation.
Les vaccins de la “dernière chance”
Des discussions évoquées plus tôt dans la semaine par TelQuel. “L’éventualité de s’y ouvrir a été une question débattue, notait alors une source, mettant en avant un avantage saillant du produit : le fait qu’il ne s’administre qu’en une seule dose. Il n’y a pas mieux qu’un vaccin à une dose lorsqu’on planifie une stratégie de vaccination de masse. Plusieurs études ont montré qu’une seule dose, même avec un taux d’efficacité attesté à 55 %, fonctionnait bien mieux pour une campagne de vaccination qu’un qui a 95 % d’efficacité, mais nécessite deux doses.”
Ce vaccin avait déjà attiré les vues du ministre de la Santé Khalid Aït Taleb, comme il nous le confiait à la mi-décembre. Toutefois, il reste peu envisageable que celui-ci soit, dans ces prochains mois, commandé par le Maroc. Le fabricant américain dispose d’une capacité de production limitée à un milliard de doses d’ici la fin de l’année 2021. Cette production devrait notamment bénéficier aux États-Unis, voire aux pays qui ont pris part aux essais cliniques du vaccin comme l’Afrique du Sud et donc à l’UE où l’entreprise a précisé, dans un communiqué, que les premières doses devraient arriver “après mi-avril”.
“Nous savions que la pandémie nous conduirait au vaccin comme dernière chance de vaincre la maladie et de réduire les dégâts au niveau sanitaire, social et économique”, a souligné Khalid Aït Taleb à EFE, pour qui il est nécessaire de “varier les types de vaccins” afin d’atteindre l’immunité collective. Le ministre a toutefois reconnu que le taux de vaccination, notamment l’administration des premières doses, devrait ralentir “dans les prochains jours”, en raison des difficultés d’approvisionnement.
Enfin, le ministre a affirmé que le royaume avait vocation à devenir “un pôle continental” de production de vaccin. Une idée qu’il défend comme “une nécessité”, rapporte EFE, ajoutant qu’il n’a pas “précisé de calendrier pour cet objectif.”