Le Maroc va prolonger le contrat du gazoduc Maghreb-Europe en 2021

Selon le ministre algérien de l'Energie, Mustapha Guitouni, le Maroc prolongera le contrat d'importation de gaz de l'Algérie. Le département de Aziz Rebbah n'a pas encore communiqué sur le sujet.

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Mustapha Guitouni, ministre de l'énergie marocain. Crédit: AFP

Le Maroc prolongera le contrat d’importation de gaz de l’Algérie. C’est ce qu’a déclaré aux médias, le 1er octobre, le ministre algérien de l’Energie, Mustapha Guitouni, à la suite de sa réunion tenue avec son homologue marocain Aziz Rebbah. Les deux ministres se sont rencontrés en marge du 11e Congrès arabe de l’énergie organisé du 1er au 4 octobre par l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) à Marrakech.

« Nous avons discuté de l’approvisionnement en gaz et en électricité », avait affirmé le ministre algérien, cité par l’agence Reuters, sans fournir d’autres éléments. S’il rappelle que le Maroc sera propriétaire du gazoduc Maghreb-Europe en 2021, Mustapha Guitouni précise par ailleurs que d’autres réunions auront lieu pour négocier les termes du contrat. Du côté marocain, le département de Aziz Rebbah n’a pas encore communiqué sur le sujet.

Une étude à 1,5 million de dollars

L’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) avait annoncé le 26 septembre l’octroi d’une subvention au ministère de l’Energie. Objectif ? Financer une étude de « faisabilité pour la construction d’un terminal d’importation de GNL et d’installations de regazéification qui seraient reliés au Gazoduc Maghreb-Europe (GME) », détaille lUSTDA dans un communiqué de presse. 

Cette étude coûtera 1,5 million de dollars, nous avait révélé le ministre de l’Energie, Aziz Rebbah. Confiée à la société américaine Lixia Capsia Gestionis LLC, elle consiste à « évaluer les sites potentiels de développement d’un terminal d’importation de GNL ; une installation de regazéification pour fournir jusqu’à 5,3 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an ; et un pipeline reliant le terminal d’importation de GNL au MEG », poursuit le document.

Selon le directeur des affaires publiques de l’USTDA, Thomas R. Hardy, cité dans le même communiqué, le projet « aidera à répondre à la demande croissante de gaz naturel au Maroc, tout en créant de nouvelles opportunités commerciales pour les entreprises américaines. »

Les yeux rivés sur Jorf Lasfar

« C’est une étude très poussée sur la logistique globale du gaz au Maroc », nous détaillait le ministre de tutelle, affirmant qu’elle « donnera les meilleurs scénarios logistiques à adopter. » Elle devra définir également « l’idée de l’institution publique-privée qui sera créée », poursuit-il.

Le choix du site du terminal a été fait, à en croire Aziz Rebbah. « Ce sera à Jorf Lasfar, c’est décidé, » nous a-t-il déclaré. En 2014, son prédécesseur, Abdelkader Amara, avait présenté devant le roi le plan « Gas to power ». Le programme prévoyait notamment la construction d’un terminal gazier à Jorf Lasfar, une jetée maritime pour accueillir les navires chargés de gaz naturel liquéfié (GNL), un espace de stockage, un gazoduc de 400 kilomètres et des centrales électriques. Le tout nécessitant un investissement évalué à 4,6 milliards de dollars.

Dans une enquête parue en juilletTelQuel démontrait que le choix de Jorf Lasfar était plus coûteux, comparé à une autre ville plus au nord, car éloigné du Gazoduc Maghreb-Europe et des centrales électriques de Aïn Beni Methar et Tahaddart. « C’est une bêtise de faire le terminal à Jorf[…] Il va falloir construire une digue sur une partie très houleuse », nous expliquait en outre une source au fait du dossier.

Monopole pour le transport du gaz

Nommé par le roi en avril 2017, Aziz Rebbah avait présenté huit mois plus tard un avant-projet de loi sur le secteur aval du gaz naturel qui prévoyait une série de mesures censées « donner un fort signal incitatif aux investisseurs, en particulier étrangers, pour développer l’infrastructure, équipement et réseau de transport et de distribution très peu développé aujourd’hui », selon la note de présentation de l’avant-projet. Tarifs, obligation de service public des acteurs impliqués ou encore régulation des monopoles pour le transport et la distribution étaient ainsi détaillés.

Une phase de commentaires passée, les choix stratégiques du projet de loi avaient été remis en question par les acteurs amenés à jouer un rôle dans ce plan gazier. « Nous allons prendre en compte les différentes remarques et commentaires constructifs. Nous sommes en train de les analyser, mais il semble qu’il y ait des échos concernant le système de transport du gaz », nous déclarait alors le ministre de l’Énergie.

Tous les regards se sont portés sur la Société nationale de transport du gaz (SNTG), une société privée que la loi créerait, pour assurer en situation de monopole le transport du gaz dans tout le Maroc, et dont l’État pourrait être actionnaire en apportant son gazoduc existant au capital (le Gazoduc Maghreb-Europe). Celle-là même dont Lixia Capsia Gestionis doit à présent « définir l’idée », selon le ministre.

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