L’ambitieux projet gazier du Maroc, prévu pour 2021, ne sortira jamais de terre à cette date-là. De l’avis de tous les experts sollicités pour les besoins de cette enquête, ce constat ne fait aucun doute. Il y a quatre ans, le ministre de l’Energie et des Mines, Abdelkader Aâmara, présentait sa feuille de route pour le Plan national gazier. Pas peu fier, il en annonçait les contours : un terminal gazier à Jorf Lasfar, une jetée maritime pour accueillir les navires chargés de gaz naturel liquéfié (GNL), un espace de stockage, un gazoduc de 400 kilomètres, et des centrales électriques. Le tout nécessitant un investissement évalué à 4,6 milliards de dollars. A l’époque, le projet était dimensionné pour des besoins en gaz naturel de 5 bcm (milliard de mètres cubes) répartis ainsi : 3 bcm pour la production d’électricité, 1 bcm pour l’industrie et 1 bcm réservé au raffinage de…