Après de nombreuses réprimandes internationales, le Maroc s’est enfin doté, ce mardi 1er août, d’une loi pour lutter contre le dopage dans le sport. Le texte organise la prévention et la répression du phénomène, notamment via la création d’une Agence nationale.
La Chambre des représentants a définitivement adopté, ce mardi 1er août, le projet de loi n°97.12 relatif à la lutte contre le dopage. De nombreux amendements avaient dû être apportés, afin de mettre le texte en conformité avec la convention de l’Unesco sur le sujet (ratifiée par le Maroc en 2009), a précisé le ministre de la Jeunesse et des Sports, Rachid Talbi Alami.
Amendes, et prison au menu des sanctions
Parmi les 57 dispositions, deux sont particulièrement importantes. L’article 10 d’abord, définit les infractions répréhensibles – la liste des substances illicites est dressée par un comité de médecins. Les contrôles, autrefois inexistants (hormis en athlétisme), pourront désormais être réalisés pendant et en dehors des compétitions. Ces contrôles seront opérés de façon inopinée, entre 6h et 21h, ou à tout moment s’ils ont lieu dans des enceintes ouvertes au public.
Les sanctions, à la fois disciplinaires et pénales, sont prévues par l’article 57. Ces sanctions vont des suspensions, aux peines de prison (entre 6 mois et 5 ans), en passant par les annulations de résultats, les retraits de titres ou encore les amendes de 20.000 à 100.000 dirhams.
Une agence ad hoc créée
La principale innovation demeure la création d’une Agence marocaine antidopage. C’est elle qui sera chargée d’effectuer directement les prélèvements lors des compétitions nationales, mais aussi de valider les dérogations médicales. L’agence devra également épauler les fédérations et les associations dans la prévention, mais aussi établir et prononcer les sanctions.
Basé à Rabat, doté d’une autonomie financière, le conseil d’administration sera composé d’un président nommé par décret pour une période de six ans, de trois membres compétents en matière juridique, d’un juge, d’un avocat général de la Cour de cassation, de trois conseillers en pharmacie, médecine sportive et vétérinaire, d’un membre du comité national olympique et d’un délégué du ministère des Finances. Seul bémol : l’absence de laboratoire habilité à examiner les échantillons sur le territoire national.
Dans les tuyaux depuis 2008, le texte a été remis sur la table en août 2016 par le gouvernement Benkirane. En 2015, un rapport de la Fédération internationale d’athlétisme avait révélé le contrôle positif de cinq athlètes marocains entre 2010 et 2015, plaçant le Maroc parmi les pires élèves en matière de lutte contre le dopage.
Le fléau n’a pas touché que l’athlétisme. Parmi les suspensions les plus médiatisées, on relève notamment celle de l’ex-joueur du Raja Hamza Abourrazzouk en 2013 et celle de l’haltérophile Wafa Ammouri en 2004.
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