Je pense que nous vivons l’une des périodes de transformation les plus brutales pour notre industrie (automobile, ndlr)« , a avancé le directeur général italien en réponse à une interrogation sur les principaux défis auxquels fait face le secteur aujourd’hui. Pour expliquer les nouvelles dynamiques que connaît le secteur, notamment les percées des groupes chinois dans le monde, Luca De Meo compare l’industrie automobile à la pratique d’une ou de plusieurs disciplines sportives.
« C’est comme si nous jouions au foot pendant 100 ans, et que soudain, le marché, ses tendances, et les transformations technologiques nous forcent à jouer des jeux olympiques », décrit-il, en imageant de façon on ne peut plus explicite la polyvalence et la pluridisciplinarité nécessaires pour des groupes tels que Renault afin de maintenir leur position dans le monde automobile.
« La question pour nous est de décider : voulons-nous faire du pentathlon, en utilisant le même athlète pour les différents sports, ou spécialiser cinq athlètes dans les différentes pratiques, en capitalisant sur leurs différences », poursuit le patron, expliquant que le groupe Renault a opté pour la seconde option.
De la réussite industrielle au Maroc
« Nous avons construit de la confiance, nous faisons confiance et nous espérons être dignes de confiance également », a alors affirmé le patron de Renault avant de rappeler que le groupe jouit de 40% de part de marché au Maroc, et que près de 20% de la production globale du groupe Renault y est réalisée, ce qui en fait le deuxième site de production le plus important pour Renault à l’échelle mondiale.
« A Tanger, nous avons l’usine la plus durable du monde Renault : 20kg de CO2 par voiture, soit une performance référence », précise le patron du groupe.
« Pour les investisseurs, je pense que nous sommes l’exemple vivant du fait que le Maroc est un bon choix pour une bonne installation industrielle », avance Luca De Meo, louant la qualité, la productivité et l’engagement des usines Renault Maroc, dont la capacité de production de 350 000 véhicules sera portée à 500 000 à l’horizon 2025, témoignant ainsi de la capacité et de la préparation de l’écosystème à accueillir des « opérations industrielles complexes ».
Pour le patron de Renault, la clé de la réussite de ce « mariage » économique est la confiance mutuelle, entre le géant de l’automobile et les autorités marocaines. Cette réussite réside également dans la capacité des deux parties à réinventer ce mariage et à se concentrer sur les bons sujets affirme-t-il, allant de la transition aux véhicules électriques à une utilisation accrue des renouvelables.
Concernant ces véhicules électriques et leur conception, le patron de Renault indique que le Maroc fera partie des pays où le groupe mettra en place une économie circulaire car « toutes les pièces du puzzle sont là et qu’il ne manque plus que de les combiner, avec le soutien des autorités et des partenaires du secteur privé ».
Réussite locale et développement de talents
Enfin, Luca De Meo a fait savoir que 99% des emplois à responsabilité au sein de Renault Maroc sont occupés par des Marocains, de ce fait « Renaut Maroc est une entreprise marocaine », a-t-il affirmé, indiquant que sur 10 ans, 3 millions d’heures de formations ont été mises en place pour que les employés atteignent le standard requis par Renault.
Le directeur général du groupe a alors affirmé que Renault avait pour ambition d’aller plus loin dans la chaîne de valeur de recrutement de talent avec le récent établissement d’un hub digital avec 200 personnes, dont le but est d’aller vers le développement d’un centre d’ingénierie au Maroc.