Le coup d’envoi du Mondial féminin à Auckland marqué par une fusillade mortelle

Les joueuses de la Nouvelle-Zélande et de la Norvège ont donné le coup d’envoi d’une Coupe du monde programmée pour battre des records, jeudi 17 juillet à Auckland, quelques heures après le “choc” d’une fusillade mortelle survenue dans la ville néo-zélandaise.

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Les joueuses de la Nouvelle-Zélande et de la Norvège ont donné le coup d'envoi d'une Coupe du monde programmée pour battre des records, jeudi 20 juillet 2023 Crédit: DR

La première journée du Mondial se poursuit par un duel entre l’Australie et l’Irlande à Sydney, où 75.000 spectateurs sont attendus pour soutenir les “Matildas”.

La fête annoncée a néanmoins été troublée par une fusillade qui a fait trois morts dont le tireur présumé, et six blessés sur un chantier de construction, dans le centre d’Auckland. L’incident, sans lien avec le tournoi selon la FIFA, a perturbé la préparation de plusieurs sélections se trouvant à proximité, dont les doubles tenantes du titre américaines.

Le groupe de la Norvège a été réveillé par un hélicoptère et “un grand nombre de véhicules d’urgence”, a déclaré la capitaine Maren Mjelde, citée dans un communiqué.

Les joueuses norvégiennes sont saines et sauves, a annoncé la Fédération néo-zélandaise, “choquée” par la fusillade, un phénomène rare dans l’archipel, qui pose des questions autour de la sécurité de l’événement. Une minute de silence a ainsi été respectée juste avant le début de la rencontre.

Les organisateurs s’attendent à battre un record local d’affluence au mythique Eden Park, temple du rugby et des All Blacks (43.000 sièges en configuration FIFA, dernière conquête d’une compétition en plein essor.

Le mondial des premières

Il s’agit du premier Mondial à 32 équipes, dans l’hémisphère sud, co-organisé par deux pays : les 736 joueuses convoquées pour cette Coupe du monde espèrent faire franchir un nouveau cap à leur discipline, quatre ans après l’édition réussie en France.

“Ce trophée va devenir iconique et nous verrons des matchs exceptionnels ici. Le monde va regarder”, s’est enthousiasmé Gianni Infantino, le président de la FIFA qui s’attend à “une célébration” du football féminin, huit mois après un Mondial masculin décrié au Qatar.

L’événement accompagne un développement historique de la discipline aux quatre coins du globe avec une professionnalisation croissante, des records d’affluence qui tombent les uns après les autres et des joueuses toujours plus engagées pour l’égalité.

“Je ressens une réelle opportunité de faire sauter le couvercle en termes d’impact médiatique et marketing, sur l’économie globale autour de ce sport”, prédit l’Américaine Megan Rapinoe, symbole planétaire d’un football féminin engagé et militant. Elle dispute sa quatrième et dernière Coupe du monde à 38 ans et vise avec les USA le record du troisième sacre d’affilée.

Quand le football des hommes s’alarme de l’explosion du nombre de matches et de compétitions, celui des femmes rattrape son “retard” à grande vitesse : de 16 équipes en 2011, il est passé à 24 en 2015 et 32 cette année. Huit nations vont même vivre leur première phase finale, comme Haïti et le Maroc, seul pays arabe qualifié.

Ce contexte s’accompagne de dotations FIFA historiquement élevées : 152 millions de dollars promises aux équipes, soit trois fois plus qu’en 2019 et dix fois plus qu’en 2015, soit un total de 30.000 dollars minimum assurés à chaque joueuse à titre individuel, une première.

Moins d’un quart des billets vendus

Au coeur de l’hiver austral, les belles promesses sont perturbées par quelques doutes quant au remplissage des stades néo-zélandais. Mercredi, la FIFA s’est même lancée dans une entreprise de séduction vis-à-vis des habitants de l’archipel.

“Ce n’est pas trop tard, on a besoin de vous, venez voir les matchs”, a lancé à Auckland le président Infantino aux journalistes néo-zélandais. Seulement 320.000 billets ont été vendus dans le pays sur les 1,375 millions écoulés au total, donc moins d’un quart.

“C’est l’occasion pour ce pays de ne pas se contenter d’être un pays de rugby, mais de réveiller son amour pour le football”, a déclaré mercredi la sélectionneuse des “kiwis » Jitka Klimkova. Ses “Football Ferns” n’ont jamais remporté de match en phase finale de Coupe du monde.

Ce tournoi dans l’hémisphère sud posera cependant la question des audiences télévisées dans les pays majeurs du football qui devront parfois se lever tôt pour suivre les matchs en raison du décalage horaire. Dans ce sens, la FIFA a évité de peu un fiasco audiovisuel en signant à la dernière minute des accords de diffusion en Europe et au Japon.

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