Ce qu'il faut retenir de la note de conjoncture de la DEPF de décembre

Voici en six points clés la note de conjoncture publiée par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), au titre du mois de décembre 2022.

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Depf.finances.gov.ma

Concernant l’économie internationale la DEPF note des perspectives de croissance mondiale fortement dégradées dû à une inflation persistante et des taux d’intérêt plus élevés. Dans ce contexte, l’OCDE prévoit désormais une hausse du PIB mondial limitée à 2,2% en 2023 après 3,1% en 2022.  Du côté de la zone euro, la note de conjoncture prévoit une récession en Allemagne (-0,3% en 2023 après 1,8% en 2022) et une croissance ralentie en France (0,6% après 2,6%), en Italie (0,2% après 3,7%) et en Espagne (1,3% après 4,7%).

La note du DEPF indique également que le baril du Brent coûte 81 dollars, à date du 21 décembre, soit un repli de 19% depuis le pic de novembre.

Tendances sectorielles

Par secteur, la note de conjoncture de la DEPF s’est penchée comme à son habitude aux secteurs agricole, secondaire et tertiaire. Du point de vue de l’agriculture, le document indique de bonnes prémices pour la campagne agricole 2022-2023 suite aux dernières précipitations, parallèlement aux mesures incitatives visant le bon déroulement de cette campagne. La DEPF prévoit aussi la poursuite de la bonne tenue des exportations du secteur agricole et agro-alimentaire (+19,9% à fin octobre).

Pour le secteur secondaire, une évolution mitigée est attendue, comme en attestent l’évolution positive au niveau du secteur de l’énergie électrique à travers une hausse des productions de +1,5% et des ventes de l’énergie de « THT-HT-MT » de 7,4% à fin octobre, du secteur manufacturier (IP : +0,9% à fin septembre) et le repli au niveau du BTP avec une baisse de 9,2% des ventes de ciment à fin novembre.

Le secteur tertiaire se distingue par la performance remarquable de l’activité des secteurs du tourisme et du transport, soutenue en partie par la bonne saison estivale. Une poursuite de l’évolution positive est attendue du secteur des télécommunications avec une hausse de 5% pour les parcs mobile et de 8% pour internet à fin septembre.

Ménages et entreprises

Pour la consommation des ménages, le taux d’inflation reste relativement atténué par rapport aux taux enregistrés dans les pays voisins et, en raison des mesures adoptées visant à préserver le pouvoir d’achat des ménages (IPC : +6,5% à fin novembre). La note indique également une évolution positive d’indicateurs de revenus, tels les crédits à la consommation (+3,8% à fin octobre), les transferts des MRE (+11,5% à fin octobre) et les créations d’emplois rémunérés (+152.000 au T3-2022).

Le bon comportement des importations des biens d’équipement et des demi-produits (respectivement +20,8% et +51,3% à fin octobre) et des recettes des IDE (+33% à fin octobre), ainsi que de l’investissement du Budget Général de l’Etat (+23,7% à fin novembre) attestent, selon la même source du maintien de l’effort d’investissement à l’échelle nationale.

Echanges extérieurs

La note indique un creusement du déficit commercial de 56,4% ainsi qu’une baisse du taux de couverture de 3,3 points à fin octobre, résultant d’une hausse des importations (+44,2%) plus importante que celle des exportations (+36,4%). Concernant les exportations, la DEPF note une augmentation de celles de l’ensemble des secteurs, particulièrement, celles des phosphates et dérivés (+63%), de l’automobile (+36,7%) et de l’agriculture et agro- alimentaire (+19,9%).

La note témoigne également d’une appréciation des importations de l’ensemble des groupes de produits, notamment, les produits énergétiques (+116,3%), les demi-produits (+51,3%) et les produits alimentaires (+54,4%).

Concernant les avoirs officiels de réserve, une couverture de 5 mois et 25 jours d’importations de biens et services serait assurée selon la note du DEPF.

Finances publiques

La note de conjoncture indique également une atténuation du déficit budgétaire de 24% pour s’établir à 48,1 milliards de dirhams à fin novembre 2022, résultant, essentiellement, d’une hausse des recettes (+23,7% ou +51,6 milliards de dirhams) plus importante que celle des dépenses globales (+13% ou +36,5 milliards de dirhams).

Financement de l’économie

Une accélération de la croissance des crédits bancaires à +6,7% à fin octobre 2022 après +3% un an auparavant est relevée par la note de conjoncture du DEPF, elle est imputable notamment à l’amélioration du taux de progression des crédits au secteur non financier (+6,3% après +3,9% l’année précédente) , ainsi que de celui des crédits au secteur financier (+9,2% après -3,4% l’année dernière).

Enfin, la note de conjoncture indique d’une légère hausse des indices MASI et MSI 20 au cours du mois de novembre 2022, soit respectivement +0,8% et +1,2% par rapport à fin octobre 2022, atténuant ainsi leur repli par rapport à fin décembre 2021 à -18,3% et -19,4% après -19% et -20,4% le mois précédent.

(Avec MAP)