Fathallah Oualalou : “Nous avons géré notre indépendance sans aucun complexe”

Intervenant lors de l’événement Atlantic Dialogues 2022, organisé par le Policy Center for the New South du 14 au 16 décembre à Marrakech, l’homme politique Fathallah Oualalou a été l’auteur d’une séquence émotion durant laquelle il est revenu sur l’histoire du Maroc avec ses voisins du Nord, mais aussi sur le respect que ces derniers devraient accorder à la question de l’intégrité territoriale et du Sahara.

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Fathallah Oualalou, ancien ministre des Finances (1998–2007), et ancien maire de Rabat (2009–2015), est Senior Fellow au Policy Center for the New South. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Aucun complexe !” Après avoir félicité les interventions de l’ancien ministre français Hubert Védrine et du conseiller du roi André Azoulay, l’ex-ministre des Finances et de la Privatisation Fathallah Oualalou a déclaré que le royaume, “tel qu’il est dans sa diversité, dans son histoire, dans son système monarchique, et dans les rapports qui existent entre toutes ces composantes, n’a pas de complexe, aucun complexe”.

De ce fait, Oualalou a rappelé que “dès l’indépendance, le Maroc a tendu la main à la France et à l’Espagne, qui a colonisé le Maroc, mais aussi le Sahara”, et réaffirmé que “nous (Marocains, ndlr) avons géré notre indépendance sans aucun complexe. Nous avons oublié les ruptures et nous sommes capables de les oublier”.

Aujourd’hui, “le monde a changé, le monde est mondialisé et sans complexe on a le droit de tendre la main aux États-Unis, à la Chine, mais nous connaissons notre géographie, ainsi que notre histoire” a-t-il affirmé. Si “nous tenons à être un relais essentiel entre l’Europe et l’Afrique, (…) nous avons le droit en même temps de dialoguer avec le reste du monde, comme la France, l’Europe et l’Espagne ont le droit aujourd’hui de s’ouvrir sur le monde entier”, a insisté Oualalou pour qui “l’essentiel est de gérer la proximité et la mondialisation”, encore une fois, “sans complexe”.

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Revenant sur la réalisation de la sélection nationale en Coupe du monde, Oualalou a réexprimé la joie que tout le monde a pu ressentir et relevé une spécificité : “Que le roi sorte dans la rue habillé de la même façon que les Marocains, c’est formidable”, a-t-il dit au bord des larmes, visiblement ému.

Ce que nous avons gagné dans cette affaire, selon l’homme politique, est “que nous avons le droit de nous faire respecter par les autres”. “Ils doivent savoir que nous avons la capacité de rattraper les autres et d’être comme eux”, a-t-il estimé.

Faisant directement le lien entre cette notion de respect par rapport à l’évolution du football marocain et l’intégrité territoriale du pays, l’ex-ministre a insisté sur le fait que “l’Espagne et la France connaissent l’histoire et connaissent la géographie de cette région”. “C’est pour ça qu’ils ont une responsabilité pour nous respecter sur cette question”, a-t-il conclu.