D’une panenka somptueuse, Hachraf Hakimi, qui est né et a grandi dans la banlieue sud de Madrid, a conclu la superbe performance du gardien Yassine Bounou, qui joue depuis dix ans en Espagne et qui a été infranchissable pendant la séance des tirs au but.
Jamais les Lions de l’Atlas n’avaient atteint les quarts de finale d’un Mondial. Leur meilleur résultat dans la compétition reine du football remontait à 1986, lorsqu’ils avaient atteint les huitièmes, où ils ont affronté la sélection allemande.
Dernière sélection africaine encore en lice, le Maroc aura l’occasion de rejoindre le dernier carré samedi (16 h) contre le Portugal ou la Suisse, qui s’affrontent mardi dans la soirée (20 h).
Au Stade Education City de Doha, l’opposition de style tant attendue a bien eu lieu entre l’Espagne, son jeu de passes courtes, et le Maroc, ses contres et ses victoires fondées sur une excellente défense, la meilleure du tournoi (avec un seul but encaissé).
Et à ce jeu-là, c’est le style de jeu des Lions de l’Atlas qui a longtemps semblé le plus en mesure de faire gagner son équipe, devant les supporters marocains, bien plus nombreux que ceux de l’Espagne.
“Ils ont 70 % de possession de balle en moyenne, même en ayant affronté l’Allemagne ou la France, avait d’ailleurs analysé avant le match Walid Regragui, le sélectionneur du Maroc. La possession, ils vont l’avoir, il faut qu’on l’accepte. Mais le Japon a gagné (contre l’Espagne, 2-1) avec 17 % de possession, et a gagné avec 20 % de possession contre l’Allemagne (2-1)”, avait déclaré le sélectionneur national.
La Roja a bien eu la possession, dans les proportions prédites par Regragui, mais n’est pas parvenue à faire sauter le verrou marocain, se perdant souvent dans des séquences de possessions longues et des passes latérales.
L’Espagne n’aura cadré que deux frappes, une de moins que les Marocains, avant la séance de tirs au but, loterie qu’elle aurait bien souhaité éviter.
Le sélectionneur espagnol Luis Enrique avait pourtant prévu ce cas de figure en demandant à ses joueurs de se préparer à l’exercice. “Ils devaient arriver avec au moins mille penalties tirés avec leurs clubs, avait expliqué Enrique en conférence de presse lundi. Il y aura sûrement un match à élimination directe où on devra passer par une séance de tirs au but.” Enrique avait aussi affiché sa confiance en ses “trois très bons gardiens”, dont le titulaire Unai Simon.
Mais c’est bien Yassine Bounou, le portier du FC Séville qui a pris la lumière en fin de match, en arrêtant deux tirs au but, de Carlos Soler et Sergio Busquets, alors que celui de Pablo Sarabia avait heurté le poteau.
(avec AFP)