Jérusalem : chasse à l’homme après la mort d’une soldate israélienne

Les forces israéliennes traquent dimanche un Palestinien soupçonné d’avoir tué une soldate israélienne la veille lors d’une attaque armée à Jérusalem-Est, sur fond d’une recrudescence des violences ces derniers mois.

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Les Palestiniens sont tenus à distance par la police israélienne lors d'affrontements dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, le 15 avril 2022. Crédit: Ahmad Gharabli / AFP

La soldate Noa Lazar, 18 ans, qui servait dans la police militaire, a succombé à des blessures par balle infligées lors de l’attaque samedi soir au checkpoint de Chouafat, un camp de réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est, secteur occupé par Israël.

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a promis dimanche “de traduire en justice les responsables de ce crime odieux”. “Le terrorisme ne gagnera pas, nous sommes forts malgré cette soirée difficile”, a-t-il ajouté alors que les funérailles de la jeune femme sont prévues lundi soir.

Un autre Israélien de 30 ans a été grièvement blessé par balle à la tête dans l’attaque et a été transporté vers l’hôpital Hadassah de Jérusalem, a indiqué l’établissement. Deux agents de la police des frontières ont été légèrement blessés par des “éclats”, selon la police.

D’après la police israélienne, l’auteur de l’attaque est un Palestinien de 22 ans vivant à Jérusalem-Est. Il a été conduit en voiture par un complice au checkpoint et a ouvert le feu sur des officiers en service avant de prendre la fuite vers le camp.

Après une nuit de tensions à Jérusalem, la police israélienne a arrêté dimanche quatre Palestiniens soupçonnés “d’être impliqués dans l’attaque” et dont la détention a été prolongée pour une semaine.

Les forces israéliennes ont bloqué des accès au camp, où elles poursuivent leur traque du suspect malgré des jets de pierre lancés en leur direction par de jeunes palestiniens, selon des témoins et la police qui a indiqué utiliser des “armes anti-émeutes”.

Le chef de l’armée israélienne Aviv Kohavi s’est déplacé jusqu’aux abords du camp pour encourager ses troupes, ont indiqué les militaires.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué que ses secouristes avaient été empêchés par les forces de sécurité israéliennes d’accéder au secteur. L’organisation israélienne de défense des droits humains HaMoked a exhorté les autorités à laisser circuler les résidents du quartier “qui doivent se rendre chez eux, au travail, à l’école ou à l’hôpital”.

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Plus tôt samedi, deux adolescents palestiniens identifiés comme étant Ahmad Daraghmeh, 16 ans, et Mahmoud al-Sousse, 18 ans, ont été tués par balle lors d’un nouveau raid de l’armée israélienne à Jénine, bastion de factions armées palestiniennes dans le nord de la Cisjordanie occupée, où les soldats tentaient d’appréhender un membre présumé du Jihad islamique, groupe armé palestinien.

Après des attaques anti-israéliennes meurtrières en mars et en avril derniers, l’armée a multiplié les opérations et les arrestations en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l’Etat hébreu depuis 1967, surtout dans les secteurs de Jénine et Naplouse.

Ces raids israéliens, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, ont fait plus d’une centaine de morts côté palestinien, soit le bilan le plus lourd en Cisjordanie depuis près de sept ans, selon l’ONU.

“Je suis alarmé par la détérioration de la situation sécuritaire et l’intensification des affrontements armés entre Palestiniens et les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie” et à Jérusalem-Est, a commenté samedi l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland.

Face aux violences en Cisjordanie, l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a appelé les États-Unis à “accentuer la pression sur Israël pour qu’il cesse sa guerre totale contre le peuple palestinien”.

Les opérations israéliennes “mèneront à une explosion et à un point de non-retour, ce qui aura des conséquences dévastatrices pour tous”, a averti Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président Abbas.