Melilia : quatre ans après la fermeture du poste de douane commerciale, à quand la réouverture ?

Cela fait quatre ans que le Maroc a décidé de fermer unilatéralement la douane commerciale à la frontière de Melilia sans, pour l’instant, aucune nouvelle concernant sa réouverture, toujours espérée pour la relance économique de l’enclave espagnole.

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L'un des postes-frontière entre Melilia et le Maroc.
L'un des postes-frontière entre Melilia et le Maroc. Crédit: DR

Quatre ans de fermeture. Mercredi 1er août 2018, le trafic commercial entre le royaume et l’enclave espagnole de Melilia était suspendu par le Maroc. Actuellement, bien que les frontières terrestres soient rouvertes et la brouille diplomatique entre Rabat et Madrid dénouée, le poste de douane commerciale au passage de Beni Ensar (Nador) demeure fermé.

À l’issue de sa visite à Rabat et de sa réunion avec le roi Mohammed VI, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez avait annoncé la réouverture prochaine du poste de douane entre les deux territoires, selon l’agence de presse officielle du royaume ibérique EFE.

Référant à des sources de la délégation du gouvernement central de Madrid à Melilia, EFE indique que la commission mixte créée après l’annonce de ce “nouveau chapitre” dans les relations entre les deux pays y travaille toujours.

“Pas de volonté politique” de la part du Maroc

Pour la confédération des employeurs de Melilia (CEME-CEOE), “il n’y a pas de volonté politique” de la part du Maroc de rouvrir les douanes commerciales, ni de la part de l’Espagne d’“exercer des pressions”. Dans une déclaration à EFE, cet organisme regrette que tout soit “paralysé” alors que l’infrastructure existe déjà puisque le bureau de douane fonctionnait sans interruption pendant six décennies avant que le Maroc ne le ferme il y a quatre ans.

D’après cette association patronale, la reprise du trafic commercial est nécessaire “pour que l’économie (de la ville, ndlr) puisse bouger” et que les marchandises qui arrivent à Melilia en provenance du Maroc “puissent le faire directement et non via Malaga ou Almeria, ce qui rend le produit plus cher”.

Cette enclave réclamée par le Maroc a essuyé de grosses pertes économiques suite à la fermeture du bureau de douane. En 2017 (avant la suspension), la CEME-CEOE a réalisé un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros de transactions commerciales, avant que ces statistiques ne baissent remarquablement, puisque 70 % des marchandises entrant à Melilia avant la fermeture étaient destinées au Maroc.

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Interviewé par TelQuel, le directeur général de l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) Nabyl Lakhdar avait affirmé, en juin dernier, que la question de la douane commerciale n’était pas “un sujet d’actualité” pour son administration, remettant en question la promesse du chef de l’Exécutif espagnol d’une éventuelle reprise prochaine des échanges commerciaux directs entre le Maroc et la ville de Melilia.