Sahara : un sénateur américain demande de ne plus organiser African Lion au Maroc

Lors de l’examen, par le Sénat américain, des nominations pour les postes de commandants de missions militaires américaines à l’étranger, le sénateur républicain James Inhofe a réaffirmé de nouveau son soutien au front Polisario, en réclamant la délocalisation de l’exercice conjoint African Lion. Détails.

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Le sénateur américain pro-Polisario James Inhofe Crédit: Greg Nash / POOL / AFP

Alors que les Marocains s’attendent toujours à une concrétisation de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, le sénateur républicain James Inhofe a saisi l’occasion pour réitérer de nouveau son soutien historique au front Polisario, dans le sensible dossier du Sahara.

Jeudi dernier, la commission de Défense au Sénat américain tenait une séance d’examen des candidatures pour les postes de commandants du commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM, qui organise annuellement l’exercice African Lion) et du commandement américain des opérations spéciales (SOCOM).

Les deux candidats, Michael E. Langley (AFRICOM) et Bryan P. Fenton (SOCOM) étaient alors interviewés par le sénateur républicain de 87 ans James Inhofe.

“Général Langley, comme je l’ai mentionné dans mon bureau, je suis profondément préoccupé par la situation critique du peuple du Sahara occidental. Pendant plus de cinq décennies, le peuple sahraoui a été soumis à des promesses non tenues et à des attaques vicieuses de la part du gouvernement marocain”, a lancé ce vétéran du Sénat américain, accusant le Maroc de manque d’engagement pour résoudre le conflit.

James Inhofe ou le nihilisme

Pour Inhofe, les initiatives marocaines pour résoudre ce différend, notamment celle du plan d’autonomie, sont négligeables : “Le Maroc n’a rien fait pour réparer les dommages qu’il a causés au peuple sahraoui après toutes ces années, et ils n’ont rien fait pour montrer qu’ils sont sérieux dans la résolution de la crise. En revanche, ils ont trompé plusieurs administrations américaines sur leur volonté de négocier — ou je dirais plutôt leur refus de négocier — une issue mutuellement acceptable à cette question.”

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Le sénateur de 87 ans a affirmé avoir poussé le Pentagone (ministère de la Défense) à considérer l’organisation des manœuvres African Lion loin du Maroc. “C’est pour cela que j’ai discuté de cette question avec le sénateur Rounds et avec d’autres membres de cette commission, et que j’ai poussé le ministère de la Défense à envisager d’autres lieux pour l’exercice militaire annuel African Lion, qui se déroulait auparavant au Maroc, (…) et je demanderai donc à chacun d’entre vous (s’adressant aux deux candidats, ndlr) de répondre si oui ou non vous êtes également d’accord.”

Les deux Lieutenants généraux n’ont pas tardé à exprimer leur adhésion à la position d’Inhofe.

Porte-voix du front Polisario à Washington, ce sénateur de l’Oklahoma a l’habitude de s’opposer à toute décision américaine en faveur de la position marocaine quant au dossier du Sahara. En 2020, et malgré son alliance avec le président Donald Trump, Inhofe s’est sévèrement attaqué à la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. “Il aurait pu conclure cet accord sans renoncer aux droits de ce peuple sans voix”, avait-il écrit dans un communiqué.