Il est capital que les gouvernements soutiennent le secteur aérien avec des politiques publiques visant le même objectif de décarbonation », a affirmé le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata), Willie Walsh, à l’occasion de l’assemblée générale de l’organisation à Doha au Qatar.
Lors de sa précédente réunion annuelle, en octobre dernier à Boston (Etats-Unis), l’Iata s’était engagée à atteindre « zéro émission nette » de CO2 en 2050, pour respecter l’Accord de Paris censé limiter le réchauffement à +1,5°C.
« La décarbonation de l’économie mondiale demandera des investissements dans tous les pays et pendant des décennies, en particulier la transition pour abandonner les carburants fossiles », a plaidé Walsh : « il est important d’avoir des politiques stables« .
Cet appel intervient à trois mois de la 41e assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI, une agence de l’ONU) convoquée fin septembre à Montréal, qui examinera l' »objectif de long terme » de réduire à zéro les émissions nettes de l’aérien d’ici au milieu du siècle.
Un consensus sur la question est loin d’être acquis, des pays comme la Russie et la Chine notamment ayant fixé des objectifs de décarbonation pour 2060. Les compagnies chinoises avaient d’ailleurs manifesté leurs objections à Boston.
Pour faire pression sur les pays réticents ou hostiles à l’imposition de telles contraintes, la France, qui assumait alors la présidence tournante de l’Union européenne, avait publié en février la « Déclaration de Toulouse » appelant le « monde entier » à entériner ces objectifs.
Le texte avait été signé par 42 Etats, les 27 de l’Union mais aussi les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, le Maroc et la Géorgie. Des dizaines d’organisations et d’entreprises, parmi lesquelles des aéroports, des compagnies aériennes, des avionneurs et des énergéticiens avaient également paraphé la déclaration.
« Le secteur est fermement décidé à atteindre zéro émission nette en 2050. Comment les gouvernements expliqueraient-ils l’absence d’accord à leurs administrés ? », s’est interrogé Walsh.
Entre avions plus « propres » et carburants durables, il faudra investir 1.550 milliards de dollars en 30 ans pour décarboner le secteur, qui représente actuellement entre 2,5 et 3% des émissions mondiales de CO2, avait prévenu l’Iata en octobre.