La séquence diplomatique qui s’est jouée le 31 octobre au Conseil de sécurité de l’ONU est intéressante à plus d’un titre pour le Maroc. La résolution 2756, relative à la Minurso et adoptée par le Conseil, s’inscrit dans la droite ligne des positions marocaines sur le dossier. De plus, la tentative ratée de l’Algérie d’introduire un mandat d’observation des droits de l’homme à la mission onusienne est encore plus parlante. Un double jackpot duquel nous pouvons tirer trois enseignements.
Primo : l’Algérie n’a pas réussi à tirer profit de sa position de membre du Conseil de sécurité. En proposant des amendements, Alger a tenté de revenir à d’anciens paramètres, vieux de 10 ans, sans obtenir de soutien franc à cet élan droit-de-l’hommiste. Certes, cinq pays ont voté en faveur de la résolution visant à étendre le mandat de la Minurso.
“Par dépit, l’Algérie en est arrivée à ne pas participer au vote final sur la résolution alors même qu’elle est membre du Conseil de sécurité. Inédit”
Mais c’est “un vote inutile, au sens propre, qui relève davantage d’un élan de sympathie (pour l’Algérie, ndlr) que d’une réelle conviction. Dans le cas contraire, ces pays auraient co-sponsorisé cet amendement et auraient manifesté leur mécontentement lors du vote de la résolution. Cela n’a pas été le cas”, relève une source diplomatique marocaine au fait de ces évolutions. Par dépit, l’Algérie en est arrivée à ne pas participer au vote final sur la résolution alors même qu’elle est membre du Conseil de sécurité. Inédit.
“Les mots de Nicolas de Rivière devant le Conseil de sécurité, “le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre d’une souveraineté marocaine”, auraient pu être prononcés par Omar Hilale, son homologue marocain”
Secundo : le Maroc dispose de partenaires solides. Les États-Unis ont résisté solidement aux multiples vagues algériennes. Alger a introduit de nombreuses demandes de modification au texte présenté par Washington devant le Conseil de sécurité. Toutes ont été rejetées. La France, pour la deuxième année consécutive, a affiché un soutien évident à notre pays. Les mots de Nicolas de Rivière devant le Conseil de sécurité, “le présent et l’avenir du Sahara occidental s’inscrivent dans le cadre d’une souveraineté marocaine”, auraient pu être prononcés par Omar Hilale, son homologue marocain. Enfin, Paris comme Washington se tenaient prêts à parer au danger, si un amendement avait pu recueillir le nombre de voix lui permettant d’être adopté. “Il aurait tout simplement fait l’objet d’un veto de l’un de nos partenaires”, nous confie notre interlocuteur diplomatique.
Tertio : le Maroc est conforté dans ses positions. Car la résolution 2756 adoptée par le Conseil de sécurité introduit des éléments qui s’inscrivent dans la droite ligne de la doctrine marocaine sur le Sahara. Le texte conditionne la reprise du processus politique – auquel doit prendre part l’Algérie – à un respect du cessez-le-feu par un Polisario qui mélange guerre et diplomatie. Il salue également le momentum récent constaté sur le dossier. Deux évolutions majeures qui n’auraient pas pu avoir lieu si l’Algérie avait réussi à convaincre les Etats-Unis de faire un “rollover”, c’est-à-dire de simplement présenter la résolution adoptée l’an dernier par le Conseil de sécurité, sans rien y changer ou ajouter. Les signaux sont donc au vert pour la diplomatie marocaine. Pour l’instant.