Un échange de formalités. C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’entretien entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue espagnole Arancha Gonzalez Laya qui s’est tenu le 23 février.
Si les deux diplomates se sont félicités de l’état des relations maroco-espagnoles, et ont exploré les possibilités de collaboration entre leurs deux pays, ils n’ont toutefois pas pu convenir de la tenue de la réunion de haut niveau Maroc-Espagne qui devait initialement se tenir au mois de décembre dernier et avait été reportée. Selon un communiqué diffusé par la diplomatie marocaine, les deux ministres ont indiqué que cet événement se tiendrait “dès que les conditions sanitaires le permettront”.
Au mois de février, une source diplomatique confiait à TelQuel que la non-tenue de cette réunion s’expliquait par des désaccords entre Rabat et Madrid sur plusieurs questions. Selon cette même source, l’éventuelle organisation de cette rencontre reste tributaire de clarifications attendues du côté espagnol.
Côté marocain, on estime notamment que l’Espagne doit afficher une position positive sur le dossier du Sahara, le statut des présides de Sebta et Melilia ainsi que sur des questions relatives à la migration. Récemment, la ville de Fnideq avait été agitée par des manifestations suite à la fermeture des frontières commerciales avec le préside espagnol.
Du côté de cette source diplomatique, on déplore notamment le fait que l’Espagne cherche à faire du Maroc une barrière en termes de migration. Le royaume, lui, estime que la question migratoire doit faire l’objet d’un débat élargi et global.
Selon cette source, le Maroc reproche également à l’Espagne le mauvais traitement de migrants marocains placés dans des camps de migrants sur les îles Canaries. A noter que le Maroc aurait également refusé la présence de ministre étiqueté Podemos, la formation menée par Pablo Iglesias étant connu pour son soutien au Polisario.