Une communication taillée à la serpe qui laisse peu de place à l’improvisation, un auditoire sage qui applaudit aux bons moments scandant des « Agharass Agharass, Akhannouch weld nass« . Au centre de milliers d’écharpes bleues, un Aziz Akhannouch en costume, chemise blanche sans cravate, visiblement détendu et au ton conquérant.
A l’ouverture de l’ultime congrès des régions organisé ce week-end à Agadir par le RNI, le patron des bleus a tenu un discours posé, concret, construisant clairement une alternative aux islamistes du PJD à coup de propositions qui sonnent comme un programme électoral. Il a rappelé le positionnement qu’il veut donner à son parti: référentiel socio-démocrate, un islam modéré et tolérant de la « nassiha » (conseil) de la « kalima tayiba » (bonne parole). Il met au centre trois valeurs: égalité, responsabilité, communauté. « Ils diront que l’on se prépare aux élections« , désamorce-t-il d’ailleurs, évacuant d’emblée les accusations de pré-campagne électorale et appelant les membres de son parti à ignorer les attaques de leurs adversaires politiques. D’habitude réservé et peu porté sur la petite phrase, Akhannouch en placera tout de même une, chargée de sens, expliquant que sa formation dispose de forces »makayninch 3nd chi wehdine baghyine itbourdou 3lina » (dont ne disposent pas d’autres qui veulent prendre le dessus sur nous). Une allusion à peine voilée à la sortie d’Abdelilah Benkirane, qui avait sévèrement tancé le patron de la colombe, provoquant des tensions au sein de la majorité.
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