« Samedi prochain, le Conseil des ministres, réuni de manière extraordinaire, approuvera les mesures qu’il transmettra au Sénat afin de (…) restaurer l’ordre constitutionnel dans la région« , annonce le gouvernement dans un communiqué. Le gouvernement menaçait depuis 8 jours d’activer l’article 155 de la Constitution, qui lui permet de suspendre tout ou partie de l’autonomie d’une région si celle-ci viole ses obligations légales. Il exigeait pour y renoncer que Carles Puigdemont restaure la légalité, après avoir précisé si oui ou non il avait déclaré l’indépendance de la région.
Peu avant l’expiration du délai, Carles Puigdemont a répondu jeudi: « Si le gouvernement de l’Etat persiste à empêcher le dialogue et poursuivre la répression, le Parlement de Catalogne pourra procéder, s’il l’estime opportun, au vote d’une déclaration formelle d’indépendance qu’il n’a pas votée le 10 octobre« . Pour Madrid, bien qu’il y explique n’avoir pas déclaré l’indépendance, cette réponse est trop ambiguë et elle constitue un « refus de répondre à la mise en demeure« . En conséquence, « le gouvernement continuera les démarches prévues par l’article 155 de la Constitution pour restaurer la légalité » en Catalogne.
Carles Puigdemont demandait de son côté que le gouvernement central mette fin à la « répression » et accepte un « dialogue« . Il considère dans sa réponse à Madrid que le choix d’activer l’article 155, jamais appliqué en 40 ans de démocratie, « indique qu'(à Madrid) on n’est pas conscient du problème et qu’on ne veut pas parler« . Le gouvernement de Mariano Rajoy considère quant à lui « l’attitude des responsables de la Generalitat (gouvernement catalan) de chercher, délibérément et systématiquement, l’affrontement institutionnel ».
Le 1er octobre, le gouvernement catalan a organisé un référendum d’autodétermination malgré son interdiction par la justice, émaillé de violences policières. Selon lui, le « oui » à une république indépendante l’a emporté à 90% avec 43% de participation et Carles Puigdemont considère que cela confère à son parlement un « mandat populaire » pour déclarer l’indépendance.
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