Bons vivants ou déterminés, influencés par des personnalités étrangères, ultra-connectés… C’est, entre autres, ce que révèle l’étude sur les jeunes Millénnials marocains réalisé par L’Association Marocaine du Marketing et de la Communication, en partenariat avec le Cabinet Kantar MillwardBrown, sur un échantillon représentatif des différentes classes sociales et des grandes villes marocaines, âgés de 14 à 25 ans.

« L’idée était de comprendre le style de vie de ces jeunes pour mieux en connaître les grandes tendances. Une base qui pourra servir aussi bien pour la recherche que pour les entreprises« , nous affirme le président de l’Association, Khalid Baddou. Une étude qui ne se veut pas exhaustive, selon lui, puisque seuls les urbains ont été sondés : « Un sondage sur les pratiques dans les campagnes aurait nécessité une étude séparée car tous les types de consommation et les références sont différents« , se justifie le président. Avant d’ajouter : « L’objectif est d’offrir une première base de réflexion sur cette catégorie en pleine évolution qui constitue les marocains de demain ».

Connectés

A l’image des jeunes de leur génération, les jeunes Millénnials marocains sondés sont très connectés. D’ailleurs, leurs principales activités se font à travers « les réseaux sociaux sur leur mobile, les discussions ou sorties entre ami(e)s, ou d’un autre côté par les activités de divertissement avec l’écoute de la musique, la télévision ou les jeux vidéos« , précise l’étude. Les activités sont presque identiques pour les différentes classes sociales parmi les Millénnials. De manière plus générale, cette génération est à la recherche d’activités peu coûteuses, leur permettant de « canaliser leur énergie, ou alors s’isoler dans leur propre monde, même quand ils sont en famille« , rapporte le texte.

Influence internationale

Selon l’étude, les Jeunes Millénnials marocains sont principalement influencés par leur entourage familial : 81% pour la
famille et 74% pour les ami(e)s et les collègues, la culture et la religion (58%).  Si les jeunes hommes s’identifient plus aux célébrités et aux sportifs, comme Ronaldo ou Messi, les jeunes femmes semblent, elle, davantage sous l’influence, voire la pression précise le rapport, de la culture sociale et de la religion. En revanche, une tendance est commune à tous : les jeunes Millénnials auraient tendance à rechercher l’influence dans des personnalités « réelles, proches, jugées crédibles et avec une histoire très claire et plus pertinente« , explique le rapport.

« Ce qui est très étonnant c’est que dans les réponses aucun influenceur marocain n’est ressorti, seulement des personnalités étrangères qui inspirent la réussite et le succès« , précise Khalid Baddou. Et d’ajouter : « Même chose pour les marques dont les jeunes se sentent le plus proches, ce sont presque systématiquement des marques internationales« .

Patriotes

Enfin, l’étude a révélé que les jeunes sondés ont une bonne vision de leur pays, puisque 74% d’entre eux déclarent être fiers d’être Marocains et confiants pour l’avenir de leur pays. Selon 90% des jeunes, ce sont les valeurs culturelles et traditionnelles, très souvent mentionnées, qui permettent au pays d’avoir de bonnes bases de développement économique, à travers le tourisme mais aussi les alliances internationales. En revanche, 81% des jeunes sondés parlent d’un « développement trop rapide« , montrant « un regard plus critique des jeunes sur une croissance sans doute à «double vitesse» où tous ne profitent peut-être pas de cette même dynamique« , souligne l’étude.

Enfin, 9 jeunes sur 10 se disent aussi prêts à changer les choses pour contribuer au développement de leur pays à travers une action personnelle. Soit en participant à des activités collectives (93%) soit en montant une projet personnel (89%). « Les jeunes restent réalistes et reconnaissent, souvent après débat, que le changement est la responsabilité de chacun, pourvu qu’il y ait de l’espoir véhiculé par un mentor ou un modèle qui les inspire« , conclut l’étude.

Les bons vivants VS les déterminés

Des résultats qui ont permis aux auteurs de l’étude de dessiner deux profils types pour ces jeunes Millénnials. D’un côté, les « Bon vivants », qui représentent environ 46% des jeunes interrogés. Ils cherchent surtout à être acceptés et respectés par leur groupe de référence, cette catégorie, dont les sondés sont majoritairement issus d’une catégorie socioprofessionnelle moyenne, serait plutôt selon l’étude « émotionnels et influençables« .

L’autre catégorie, « Les Déterminés » (38%), issus eux de catégories socioprofessionnelles intermédiaires à élevées, ont « la volonté de se distinguer à travers l’originalité dans la personnalité et l’expertise dans le savoir-faire. Leurs activités sont plutôt orientées vers la continuité, l’engagement et l’impact« , rapporte l’étude.