Charlie Hebdo avait été visé par un attentat jihadiste sanglant en janvier 2015, revendiqué par Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), qui avait coûté la vie à 12 personnes dont plusieurs dessinateurs et collaborateurs vedettes de la publication. Les auteurs de l’attentat entendaient notamment punir le journal, ouvertement athée et provocateur, pour avoir publié des caricatures du prophète Mohammed.
Des attentats perpétrés par une cellule jihadiste et revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) ont fait 15 morts et plus de 120 blessés jeudi et vendredi en Catalogne, avec notamment une attaque meurtrière à la voiture bélier sur les Ramblas de Barcelone.
La caricature a été diffusée sur Facebook avant sa parution, suscitant des accusations virulentes d’islamophobie ou des déclarations de soutien. Sur Twitter, le sujet Charlie Hebdo faisait partie des plus discutés en France, générant plus de 15.000 tweets pour soutenir ou critiquer le journal.
« La une de #CharlieHebdo est très bien. C’est le terrorisme islamiste et les radicalismes religieux qu’il faut combattre et pas un journal », a commenté Patrick Pelloux, médecin urgentiste et ancien collaborateur de Charlie.
Le député socialiste et ancien ministre Stéphane Le Foll a pour sa part critiqué le dessin. « Les amalgames sont très dangereux. Dire que c’est l’islam dans son ensemble qui serait une religion ‘de paix’, sous-entendu une religion de mort, c’est extrêmement dangereux », a-t-il dénoncé sur BFMTV et RMC.
Contacté par l’AFP, la rédaction de Charlie Hebdo n’a pas souhaité réagir.
Dans un éditorial intitulé « Les autruches en vacances », le directeur de la publication Riss, grièvement blessé lors de l’attentat de 2015, regrette qu' »aujourd’hui, plus personne ne s’interroge sur le rôle de l’islam dans l’idéologie de Daech (acronyme arabe de l’Etat islamique, ndlr). Le bourrage de crâne a réussi à nous faire admettre que le ‘fait religieux’ ne doit pas être discuté ».
Le débat sur la place de l’islam, deuxième religion en France (environ 4 millions de fidèles), s’est imposé sur la place publique, nourri par la radicalisation jihadiste et la vague d’attentats sans précédent qui a frappé le pays depuis 2015 (239 morts).
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