Les concerts qui ont marqué la clôture du festival de Fès

Majda El Roumi a fait chanter tout le public à Bab Makina. © Omar Chennafi

Le festival de Fès des musiques sacrées s’est terminé en grande pompe à Bab Makina avec la célèbre chanteuse libanaise Majda El Roumi. Retour sur les concerts qui ont marqué les deux derniers jours.

C’est terminé, la ville de Fès va pouvoir retrouver un rythme plus tranquille ce 21 mai, après l’ébullition qui a régné pendant les neuf jours du festival des musiques sacrées. Les scènes de Bab Makina, du jardin de Jnan Sbil ou Bab Boujloud vont commencer à être démontées. Mais les chants qui ont marqué les spectateurs résonnent encore dans la ville.

Majda El Roumi, la diva libanaise

Majda El Roumi a eu le privilège du dernier mot. La soprano libanaise a attiré une foule de spectateurs pour le dernier concert du festival sur la scène Bab El Makina le 20 mai. La chanteuse de 61 ans, parée d’une caftan bleu et accompagnée de son orchestre, a enchaîné les tubes. Des jeunes filles aux mamans en passant par des hommes de tout âge, tous ont entonné en même temps que la diva les paroles de ses chansons en arabe, en libanais et même en darija. Si Majda El Roumi n’a pas fait de rappel, la foule a quitté la scène avec la satisfaction d’avoir assisté à la prestation de la grande chanteuse libanaise devenue une véritable icône de la culture arabe.

Izlan, un spectacle 100% marocain dédié à la femme

Raymond Bidaouia à Fès. ©Mohamed Tadlaoui
Raymonde El Bidaouia à Fès. ©Mohamed Tadlaoui

Les grands noms se sont succédés sur la scène Bab Makina le 19 mai. Le spectacle nommé Izlan a rendu hommage à la femme artiste marocaine traditionnelle. La diva amazighe Fatima Tabaamrant, Tifyour, la chanteuse d’origine juive Raymonde Al Bidaouia, ainsi que Cherifa, Fatima Zahra Qortobi et Haïm Botbol se sont succédés sur scène. Un doux mélange de musique andalouse, de poésie amazighe, de sonorités venues des montagnes du Rif à la pleine de Souss, de la tradition sahraouie à la culture judéo marocaine qui a résonné dans les contreforts de la ville historique.

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Aziz Sahmaoui, la dansante fusion maroco-cubaine

Il fait près de 40° degrés. Mais le soleil qui frappe les spectateurs réunis dans les somptueux jardins Jnan Sbil de Fès n’a pas empêché le public de se lever et de danser au son de la musique d’Aziz Sahmaoui et de musiciens cubains dont le pianiste Harold Lopez-Nussa. « C’est bon de voir les gens danser sur notre musique. C’est le festival de musique sacrée, le sacré est censé nous élever et nous porter », s’enthousiasme Aziz Sahmaoui qui nous raconte la genèse de cette rencontre. « On était en tournée à Cuba il y a deux ans. Harold nous a invité à jouer dans un festival et on a répété dans des locaux tous petits, dans une maison. Mais quel bonheur de jouer avec des grands musiciens« , détaille Aziz Sahmaoui qui explique qu’ils sont restés en contact et qu’ils partagent la scène dès qu’ils ont l’occasion. Comme l’année dernière à Mawazine: « Ce n’est pas compliqué de jouer ensemble car il y a beaucoup de liens entre l’Afrique et la musique cubaine« , explique Ali, le bassiste sénégalais qui s’est fait remarquer par son étonnante et puissante voix lors de la chanson Kahina. (voir Soundcloud ci-dessous, 5’).

Lors de ce concert, les musiciens ont aussi présenté quatre chansons inédites, dont Coquelicot et Alma bella en plus de deux compositions cubaines. « Ces morceaux vont évoluer et grandir,  j’ai l’espoir que les gens les retiennent et les chantent », ambitionne Aziz Sahmaoui, qui devrait sortir un nouvel album. 

Les  Violons barbares, l’étonnante découverte

© Olivier Hoffschir
© Olivier Hoffschir

Dimitar Gougov est Bulgare, Fabien Guyot Français et Dandarvaanchig Enkhjargal est Mongol. Tous les trois ont créé le groupe Les Violons barbares en 2008, qui mélange folk mondial, blues kazakh et rock électrique. Ils ont secoué la scène du jardin Jnan Sbil le 19 mai, munis de leurs deux violons et de percussions allant de tambours africains ou maghrébins aux saladiers et bouillottes. « Au début on n’osait pas faire danser les gens, mais on se lâche de plus en plus« , nous avoue Dimitar Gougov, qui annonce qu’ils préparent un troisième album, « qui sera un peu plus rock n’roll« . « On pourrait même introduire du chaâbi, mais cela fait quelques années que j’essaie de sentir le rythme et c’est dur« , rigole le percussioniste français Fabien Guyot pour qui le rythme marocain est contre-intuitif. A suivre. 

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