D’après le Fonds mondial pour la nature (WWF), pas moins de 90 sur les 200 sites naturels classés au Patrimoine mondial de l’Unesco sont aujourd’hui menacés par le braconnage, l’exploitation forestière et la pêche illégale. La faune et la flore de ces sites d’exception sont toutes deux concernées, mais dans des proportions différentes, d’après le rapport publié le 18 avril par l’ONG internationale.
Au premier rang des espèces vulnérables et menacées par le braconnage, les rhinocéros, les éléphants, mais aussi les tigres se retrouvent en ligne de mire dans au moins 43 sites protégés. « Le braconnage des éléphants sévit ainsi dans plus de 60 % des sites du Patrimoine mondial abritant des éléphants d’Afrique et d’Asie », rapporte le WWF. La réserve de Selous en Tanzanie a perdu 90 % de ses éléphants depuis son inscription au Patrimoine mondial en 1982. En moyenne, six éléphants ont disparu chaque jour entre 2010 et 2014.
En parallèle, les cas d’exploitation forestière illégale d’espèces végétales précieuses comme le bois de rose et l’ébène sont signalés sur 26 sites. La pêche illégale concerne quant à elle 18 des 39 sites marins et côtiers. Le rapport WWF souligne toutefois que l’ampleur des activités concernées est difficilement estimable en raison de la nature illicite de ces dernières.
L’économie aussi mise en péril
Le commerce illégal d’espèces sauvages se classe au quatrième rang mondial des commerces illicites après la drogue, la contrefaçon et le trafic d’êtres humains, d’après le rapport. Ce marché illégal générerait entre 15 et 20 milliards de dollars annuels. Ainsi, rien que sur le continent africain, le braconnage de l’éléphant représente un manque à gagner de 25 millions de dollars de recettes touristiques. Les sites qui abritent ces espèces perdent en effet de leur attractivité auprès des touristes qui voudraient admirer les animaux dans leur environnement naturel. Quant au commerce illégal du bois, WWF estime les pertes entre 30 et 100 milliards de dollars par an.
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