Les infirmiers et médecins en grève le 19 avril dans les hôpitaux publics

Les hôpitaux publics tournent au ralenti dans tout le royaume en ce mercredi 19 avril en raison d'une grève des infirmiers, médecins, pharmaciens, et même du personnel administratif, lancée à l'appel des syndicats.

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Manifestation des infirmiers chômeurs à Rabat, en 2016. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

« Des infirmiers dans mon service vont faire grève le 19 avril, ce qui va être surtout pénalisant pour les consultations. Certains patients ne pourront pas être traités« , témoigne un professeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd de Casablanca. « Les malades devront reporter leurs rendez-vous à plus tard cette semaine ou à celle d’après« , anticipe le médecin. « Le personnel des urgences et de la réanimation va travailler afin d’assurer le service minimum« , assure Addi Bouarfa, secrétaire général de la section santé de l’Organisation démocratique du travail (ODT).

Dans tous les hôpitaux publics du royaume, les infirmiers, médecins, pharmaciens, et le personnel administratif observent une grève nationale ce mercredi 19 avril à l’appel de tous les syndicats du secteur de la santé publique à l’exception du Syndicat indépendant des médecins. Des sit-in sont prévus au niveau des directions régionales et au siège du ministère de la Santé à Rabat. « J’ai reçu le 18 avril une lettre du ministre qui demande de préparer un document pour présenter nos doléances« , nous annonce Addi Bouarfa.

Des infirmiers en colère

Les infirmiers sont les premiers à se mobiliser dans cette grève, pour revendiquer la reconnaissance de leurs diplômes. Ils demandent l’application du système « licence, master, doctorat (LMD) » qui implique une augmentation de leurs salaires.

« Le statut des infirmiers date du dahir de 1960, qui dit que l’infirmier ne peut pas utiliser le tensiomètre ni effectuer des actes en intraveineuse ou intramusculaire. C’est obsolète« , explique Addi Bouarfa de l’ODT. « Il faut donc changer ce dahir« , revendique le syndicaliste.

D’après lui, les syndicats dénoncent un manque de 15.000 infirmiers dans le secteur de la santé publique. « La plupart des infirmiers qui partent à la retraite ou en retraite anticipée ne sont pas remplacés alors que 5.000 infirmiers formés dans le public sont au chômage« , constate Addi Bouarfa qui appelle le ministère à recruter davantage.

Des revendications plus larges

Alors que le gouvernement sera investi devant le parlement le même jour, Addi Bouarfa explique que la grève a aussi pour but de faire part des revendications plus larges du personnel soignant. « Nous gardons le même ministre [Houcine El Ouardi, NDLR] alors que le bilan est négatif au bout de cinq ans« , explique le syndicaliste. « Les maladies comme la tuberculose sont revenues, les déserts médicaux ne sont pas comblés comme on a pu le voir avec le drame de la petite Idya« , se désole Addi Bouarfa.

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Selon les chiffres du syndicaliste de l’ODT, 66% des structures sanitaires se trouvent dans la zone allant de Kénitra à El Jadida. Il demande alors au gouvernement d’investir davantage dans le secteur de la santé publique. « Nous ne sommes qu’à 5% du budget du pays alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) demande 10%, nous demandons une agence des médicaments indépendante du ministère de la Santé et que soit comblé le manque de médecins estimé à 10.000« , énumère Addi Bouarfa. Le deuxième mandat du ministre, Houcine El Ouardi, commence fort.

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