Les médecins privés en grève pour revendiquer retraite et assurance maladie

Les cliniques sont en grève le 30 mars, à l'appel du Collège syndical national des médecins spécialistes privés et de l'association nationale des cliniques privées.

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Crédit : Herreneck/Fotolia

Les cabinets des médecins privés ont gardé leurs portes closes ce 30 mars. « C’est comme un dimanche, car les cabinets sont fermés, mais les urgences et les maternités des cliniques sont ouvertes pour pouvoir répondre aux attentes des patients« , nous assure Saïd Afif, président du Collège syndical national des médecins spécialistes privés (CSNMSP) à l’origine de la grève avec l’Association nationale des cliniques privées (ANCP).

Alors que les deux organismes sont dans l’incapacité de nous donner des chiffres sur le suivi de la grève, le professeur Mohamed Benaguida, président de l’ANCP, nous répond: « Nous ne mesurons pas notre action par le degré d’adhésion à la grève. Notre objectif n’est pas de paralyser le système, mais de faire entendre notre voix et d’expliquer nos revendications« . « Dans ma clinique, nous sommes cinq ou six médecins, toutes les équipes sont mobilisées pour donner des soins, mais nous n’avons pas de programme opératoire ni de consultations prévues« , nous explique-t-il à la sortie d’une consultation d’urgence dans sa clinique.

De son côté, Badreddine Dassouli, président du syndicat national des médecins du secteur privé (SNMSL), ne soutient pas cette grève qui selon lui, « n’est suivie que par très peu de médecins, uniquement à Rabat et Casablanca« .

Les revendications

« Nous revendiquons le droit à une retraite et à une assurance maladie« , nous résume Saïd Afif du CSNMSP. Des droits que n’ont pas les médecins privés. Ils demandent l’application de la loi qui donne accès à l’assurance maladie obligatoire (AMO) aux indépendants.

Les médecins privés réclament aussi la revalorisation des tarifs de certains soins et actes médicaux, qui n’ont pas bougé depuis 2006. « Nous devons faire payer des frais aux patients au-dessus du tarif fixé par les autorités, tellement ils sont dérisoires! Le citoyen paie alors 54% de sa poche alors qu’il devrait payer 30% ou 14% grâce à la CNSS ou au Ramed« , explique Saïd Afif.

Au coeur du problème se trouve la renégociation de la convention nationale de l’assurance maladie obligatoire (AMO) de 2006. « Cette convention était censée être révisée tous les trois ans, mais rien n’a été fait« , s’inquiète le président du CSNMSP. « Nous demandons aussi qu’il existe une convention différente pour les médecins et les cliniques, et que l’adhésion soit volontaire« , explique Mohamed Benaguida de l’ANCP. Des mesures qui ne plaisent pas au président du SNMSL. « Ils veulent refaire toute la convention et instaurer des conventions individuelles alors que nous voulons juste faire des modifications« , explique Badreddine Dassouli.

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