Le think tank McKinsey Global Institute est très optimiste pour le continent africain. Le 15 septembre, son rapport « Les Lions en mouvement II » expliquait pourquoi l’Afrique avait un grand potentiel économique. Elle pourrait devenir la deuxième région du monde avec la plus forte croissance d’ici 2020, grâce à la dépense des ménages et des entreprises, qui devrait progresser de 1 600 milliards de dollars d’ici 2025. Le cabinet de conseil McKinsey Maroc a, dans un rapport publié le 19 décembre, estimé que le royaume « était particulièrement bien positionné pour tirer profit de cet essor ». Il donne trois conseils pour pouvoir transformer l’essai.
1 – Accroître les débouchés commerciaux à l’export
Le cabinet de conseil estime que le Maroc doit s’appuyer sur les exportations vers de le marché africain. McKinsey estime que le royaume est capable d’augmenter l’exportation automobile vers l’Afrique de 1,6 à 7 milliards de dirhams d’ici dix ans. Le secteur de l’automobile poursuit ses investissements. Le 24 novembre, neuf contrats d’investissement dans l’industrie automobile avaient été conclus entre le ministère de l’Industrie et des entreprises opérant dans le secteur, pour un montant total de 441 millions de dirhams.
L’export agroalimentaire pourrait, aussi, évoluer de 1,4 à 5,9 milliards de dirhams et celui du matériel électrique de 1,5 à 4,5 milliards de dirhams, selon le rapport de McKinsey. Dans le domaine des services, « le Maroc dispose d’un avantage concurrentiel dans les activités financières et services professionnels, notamment à travers la plate-forme Casablanca Finance City » souligne l’étude. Elle conseille, aussi, de mettre à profit l’essor des produits d’assurance-vie, qui promettent de réaliser plus de 20 milliards de dirhams d’ici 2025, ainsi que les besoins de financement de projets estimé à 150 milliards de dollars par an dans les infrastructures.
2 – Densifier ses liens économiques avec l’Afrique de l’est et le Nigeria
Alors que les liens économiques sont historiquement forts avec l’Afrique de l’ouest francophone, le cabinet de conseil explique que le Maroc a tout intérêt de tourner son regard vers le Nigeria et l’Afrique de l’Est, donc vers l’Éthiopie, le Rwanda, le Kenya et la Tanzanie.
Le roi est effectivement déplacé dans le cadre de sa tournée africaine à nombre de ces pays afin de signer des accords et partenariats. Accompagné d’une grande délégation d’hommes d’affaires, les visites royales ont aussi été l’occasion de signer des contrats pour les grosses entreprises marocaines.
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Le rapport conseille particulièrement de se tourner vers le Nigeria, pays avec lequel le Maroc vient de signer un accord pour la construction d’un gazoduc. McKinsey note que le pays de Muhammadu Buhari génèrera 15 % de la croissance des dépenses de consommation du continent d’ici 2025 et 23% de la croissance des dépenses des entreprises en Afrique.
« Il s’agit des champions nationaux devenus champions africains, en particulier dans les secteurs bancaire et de l’assurance, des télécoms et de l’industrie, mais également dans les domaines de l’agriculture et les fertilisants, critiques dans la transformation agricole de l’Afrique de l’Est », indique Yassir Zouaoui, directeur associé de McKinsey au bureau de Casa et co-auteur de l’étude.
Le rapport recommande aussi de renforcer les liaisons aériennes avec les principales métropoles d’Afrique de l’Est comme Nairobi, Kigali et Adis Adeba. « Il conviendrait d’envisager l’établissement de plates-formes logistiques régionales, à même de favoriser le commerce interrégional », ajoute-t-il.
3 – Renforcement de la coopération technique
Le rapport conseille ensuite au Maroc de diffuser les « bonnes pratiques » de son modèle en s’appuyant sur son expérience réussie en matière d’attraction des investissements industriels. Il mentionne la politique d’électrification rurale lancée en 1995. En 2014, le taux d’électrification des zones rurales avait atteint 98,73 % selon l’ONEE. D’ici 2017, l’objectif est d’atteindre 99,7 %. Une autre politique mentionnée, celle de la formation professionnelle, alors que le gouvernement a lancé des mesures en mars afin de développer les filières professionnelles. Le plan à 65 milliards de dirhams prévoit la formation de 10 millions de professionnels d’ici 2021.
Parmi les politiques mentionnées par McKinsey figure également la mise en place de logements sociaux à 250 000 dirhams. 25 % des logements urbains marocains sont des logements sociaux. Le document mentionne également la politique d’attraction des investissements étrangers, qui devrait inspirer d’autres pays d’Afrique.
Enfin, le rapport de McKinsey conseille au Maroc de développer des programmes de coopération technique et d’expertise afin qu’il diffuse son expérience et la mette à profit pour l’ensemble du continent africain.
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