Uber va tester la voiture sans chauffeur

Le service américain de réservation de véhicules par téléphone mobile Uber passe la vitesse supérieure dans ses projets de développement de voiture autonome et a annoncé jeudi  19 aout toute une série d'initiatives dans ce secteur.

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Crédit AFP

Dans un premier temps, il a passé un accord avec le constructeur automobile suédois Volvo, contrôlé par le groupe chinois Geely, prévoyant un investissement commun de 300 millions de dollars et l’utilisation d’un même véhicule pour leurs tests.

Uber et Volvo se connaissent déjà bien pour faire partie d’un même lobby aux Etats-Unis dont le but est d’accélérer le développement des véhicules autonomes, qui pose des problèmes non seulement techniques mais aussi juridiques et légaux.

Volvo teste depuis 2014 un véhicule autonome dans les rues de la ville suédoise de Göteborg et Uber fait de même aux Etats-Unis à Pittsburgh (Pennsylvanie, nord-est), même s’il s’agit en l’occurrence d’un modèle de la marque Ford. C’est dans cette ville qu’Uber a installé son centre de recherche sur les véhicules autonomes en 2015.

Ce partenariat va très vite avoir des implications pratiques, car Uber va déployer dès la fin de ce mois un projet pilote à Pittsburgh utilisant des voitures autonomes. Il y aura dans le véhicule un co-pilote mais il ne conduira pas, se contentant de surveiller les opérations.

Uber n’a pas précisé combien de voitures seront déployées, mais le Wall Street Journal évoque une centaine de Volvo XC90, le « Sport Utility Vehicle (SUV) » du constructeur suédois. Selon Uber, il n’y aura pas que des Volvo, mais aussi des Ford.

– Sécurité –

La décision de s’associer à Volvo dans la voiture autonome tient compte de l’acquis de ce constructeur dans le secteur, mais aussi de son image liée à la sécurité, a reconnu Uber jeudi.

« Plus d’un million de personnes meurent dans des accidents de voiture chaque année. Ce sont des tragédies que les technologies de conduite autonome peuvent aider à éviter, mais nous ne pouvons pas le faire seuls. C’est pourquoi notre partenariat avec un grand constructeur comme Volvo est si important. Volvo est un leader en terme de développement et le premier de la classe quand il s’agit de la sécurité », a déclaré le patron d’Uber, Travis Kalanick.

Mais Uber ne s’est pas arrêté là. Il a également annoncé jeudi le rachat de la start-up californienne Otto, qui développe des logiciels pour les véhicules autonomes.

L’un des cofondateurs d’Otto, Anthony Levandowski, sera désormais chargé de diriger les efforts d’Uber dans le développement des véhicules sans conducteurs, a précisé Travis Kalanick dans un blog. Le montant de l’acquisition n’a pas été indiqué, tant Uber qu’Otto n’étant pas cotés en Bourse, mais la presse américaine évoque près de 700 millions de dollars.

Otto, qui emploie environ 90 personnes, s’était fait connaître en mai en annonçant qu’il travaillait sur un logiciel de conduite autonome destiné aux camions.

Ses fondateurs, Anthony Levandowski et Lior Ron, ont travaillé respectivement dans le passé sur les projets de voiture sans chauffeur Google Car et de cartographie Google Maps. M. Levandowski a également conçu dans le passé une moto autonome.

« Si cela a l’air d’un gros coup, c’est que c’en est un », a affirmé Travis Kalanick.« Ensemble, nous avons l’une des meilleures équipes d’ingénieurs dans le secteur des véhicules autonomes au monde

Les voitures autonomes sont l’un des secteurs les plus en pointe dans la recherche automobile, les constructeurs rivalisant d’annonces pour présenter des voitures capables de se conduire et de se diriger toutes seules. L’américain Ford ou l’allemand BMW se sont récemment fixé l’objectif d’une production en série en 2021.

Outre les constructeurs traditionnels, des géants de l’internet comme Alphabet (Google) et Apple sont également sur les rangs.

Beaucoup de ces acteurs ont dit envisager l’utilisation des véhicules autonomes dans le cadre de services à la demande (taxi, covoiturage ou voitures partagées). Selon leurs promoteurs, de tels véhicules permettront non seulement de réduire la mortalité routière, mais également de fluidifier le trafic et de diminuer la pollution automobile.

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