Automobile : Radioscopie de l’occasion

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Si le marché automobile marocain connaît une croissance spectaculaire, avoisinant les 39% au terme du premier semestre 2016, celui de l’occasion n’est pas en reste. Évoluant pratiquement de pair avec celui du neuf, il représente toutefois près du triple en nombre d’immatriculations, avec un volume estimé à environ 350 000 unités.

Ce marché colossal reste paradoxalement peu structuré, surtout lorsqu’on le compare à ses pendants dans des pays européens. Certes, les “garages” spécialisés dans la seconde main comptent pour une part non négligeable dans le volume des mutations de véhicules, notamment sur le segment du haut de gamme. Et depuis une décennie, on a vu apparaître de nouveaux acteurs, notamment les loueurs (surtout dans le secteur de la location longue durée), ou encore quelques rares importateurs, qui usent surtout de l’occasion comme d’un outil de promotion de leurs ventes, via le mécanisme des reprises. Pour autant, l’écrasante majorité de ce marché est toujours assurée par les opérations entre particuliers.

La vraie transformation serait plutôt à chercher dans les modalités de mise en relation entre les acteurs du marché. Pendant longtemps, le bouche-à-oreille, les intermédiaires informels (ou “semsaras”) et, dans une moindre mesure, les petites annonces sur les titres de presse ont été le trait d’union entre vendeurs et acheteurs. Aujourd’hui, c’est Internet qui tiennent le haut du pavé. En effet, depuis quelques années, les sites d’annonces automobiles n’ont cessé de se multiplier sur le Web marocain, offrant aux vendeurs comme aux acquéreurs une plateforme pratique et d’une redoutable efficacité.

Au premiers, ils proposent ainsi la force de frappe d’Internet, son audience potentielle, mais aussi sa richesse en matière d’outils multimédias et les possibilités d’interaction qui vont avec. Quant aux acheteurs, ils y trouvent un moyen rapide, pratique et ergonomique pour consulter les offres sur le marché. Et pour ne rien gâcher, ces intermédiaires numériques ont su, concurrence oblige, prendre le virage de l’Internet mobile en développant des versions pour Smartphones, voire des applications dédiées.
Enfin, pour les uns comme pour les autres, les sites d’annonces automobiles aident à dégager, avec une certaine fiabilité, la cote de tel ou tel modèle en se basant sur les données du principal arbitre en la matière qu’est le marché.

D’ailleurs, des études réalisées par certains sites permettent de dégager des tendances générales quant aux préférences des internautes, et partant la typologie du marché de l’occasion. Premier constat relevé notamment par MOTEUR.MA : les véhicules Diesel restent largement les plus demandés, représentant plus de 75% des recherches. Voilà qui peut surprendre, puisque ce mode de carburation pèse près de 95% des ventes de voitures particulières neuves. Il faut croire que la recherche des prix les plus bas, corollaire logique de l’achat d’une seconde main, oriente davantage de demande vers les véhicules essence.

Par marque, ce sont sans surprise les labels historiques Français et allemands qui trustent les premières positions, avec un quatuor de tête composé de Renault, Peugeot, Volkswagen et Mercedes. La même logique prévaut pour les modèles : le classement liste quelques best-sellers du marché marocain, comme les Renault Kangoo et Mégane, la Volkswagen Golf, les Peugeot Partner et 307, ou encore la Mercedes Classe C.
Enfin, côté prix, la grande majorité des annonces déposées sur les sites spécialisés flirte avec la barre des 100 000 dirhams. Un seuil qui n’est pas seulement psychologique : les “10 millions de centimes” correspondent aussi au ticket d’entrée dans l’univers de la voiture neuve.